En Allemagne, la crise économique tant redoutée n’a finalement pas eu lieu. Contrairement aux prévisions pessimistes de 2022, la première économie européenne n’a pas sombré dans la récession, malgré la crise énergétique qui l’a frappée. Elle n’affiche même pas la récession technique – définie par deux trimestres d’affilée de croissance négative – qui semblait inévitable à l’automne. Au premier trimestre 2023, l’économie allemande a simplement stagné (0 %), après avoir reculé de 0,4 % au cours du quatrième trimestre 2022, a annoncé l’office des statistiques allemand, vendredi 28 avril.
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L’Allemagne voit s’éloigner le risque d’une
récession économique
La plupart des économistes tablent désormais sur une croissance plus vigoureuse dans les mois à venir. Le risque de pénurie énergétique ayant disparu avec la fin de l’hiver, l’activité devrait pouvoir reprendre plus sereinement. L’institut Ifo, qui mesure chaque mois le moral des chefs d’entreprise, annonçait lundi 24 avril une poursuite de l’embellie déjà perceptible ces derniers mois.
L’indice du climat des affaires a légèrement progressé en avril, reflétant les perspectives en hausse. Mercredi 26 avril, le ministre de l’économie et du climat, Robert Habeck, avait déjà relevé ses prévisions de croissance : le gouvernement anticipe désormais une légère croissance pour 2023, à 0,4 %, qui devrait se poursuivre en 2024, avec 1,6 % attendu. Lors d’une conférence de presse, le ministre et vice-chancelier a loué la capacité d’adaptation et la résilience de l’économie, mais s’est également félicité de l’efficacité des mesures de stabilisation promues par le gouvernement.
L’inflation pèse sur le moral des ménages
Les instituts de conjoncture se gardent pourtant de toute euphorie. Certes, l’économie allemande a atteint le creux de la vague, mais les perspectives sont mitigées, souligne le Kiel Institute for the World Economy (IFW) dans une analyse publiée vendredi matin, soulignant que, si l’industrie se porte mieux, l’inflation pèse sur le moral des ménages, ce qui fait obstacle à une reprise plus forte de la croissance.
La conjoncture allemande est divisée en ce début d’année, corrobore Timo Wollmershäuser, de l’Ifo. L’industrie profite de l’atténuation