UK HANDS SOVEREIGNTY OF CHAGOS ISLANDS TO MAURITIUS
Le 17 février 2022, une décision historique a été prise alors que le Royaume-Uni a finalement accepté de céder la souveraineté des îles Chagos à Maurice. Pendant des décennies, la petite nation insulaire de Maurice a lutté pour obtenir un soutien international sérieux sur la question. Les Chagossiens, qui avaient été contraints d’abandonner leurs foyers à la fin des années 1960 et au début des années 70, ont poursuivi le gouvernement britannique à plusieurs reprises. Cependant, c’est seulement récemment que l’opinion internationale a commencé à changer.
UNE VICTOIRE POUR MAURICE
Les nations africaines ont commencé à parler d’une seule voix sur la question, mettant une pression importante sur le Royaume-Uni en ce qui concerne la décolonisation. Avec le Brexit laissant de nombreux pays européens réticents à continuer de soutenir la position du Royaume-Uni dans les forums internationaux, le gouvernement mauricien est passé à l’offensive, accusant le gouvernement britannique de menaces verbales.
Maurice a lancé une campagne de plus en plus sophistiquée – aux Nations Unies, devant les tribunaux et dans les médias – allant jusqu’à atterrir et planter un drapeau sur l’archipel sans autorisation britannique. Les négociations ayant abouti à l’accord de jeudi ont débuté sous le précédent gouvernement britannique, mais leur timing reflète un sentiment croissant d’urgence dans les affaires internationales, en particulier en ce qui concerne l’Ukraine. Le Royaume-Uni est désireux d’éliminer la question des Chagos comme un obstacle à l’obtention d’un soutien mondial plus important, en particulier des nations africaines, à l’approche de la perspective d’un deuxième mandat de Trump.
CONTROVERSES ET RÉACTIONS
Les habitants des Chagos eux-mêmes – certains à Maurice et aux Seychelles, d’autres vivant à Crawley dans le Sussex – ne sont pas unanimes sur le sort de leur patrie. Certains sont déterminés à retourner vivre sur les îles isolées, d’autres se concentrent davantage sur leurs droits et leur statut au Royaume-Uni, tandis que d’autres soutiennent que le statut de l’archipel des Chagos ne devrait pas être résolu par des étrangers.
Il est à prévoir une réaction négative de certains milieux au Royaume-Uni, même si les premiers ministres conservateurs et travaillistes successifs travaillaient vers le même objectif général. Le candidat à la direction conservatrice Tom Tugendhat a soutenu que l’accord avait été « négocié contre l’intérêt de la Grande-Bretagne » et qu’il était « honteux » que de telles discussions aient commencé sous le précédent gouvernement conservateur. Il l’a qualifié de « retraite honteuse qui sape notre sécurité et laisse nos alliés exposés », tandis que l’ancien secrétaire aux Affaires étrangères James Cleverly l’a qualifié d’accord « faible ».
RÉACTIONS ET PERSPECTIVES
L’organisation Human Rights Watch a déclaré que l’accord « réparera les torts infligés aux Chagossiens par le passé, mais semble perpétuer les crimes pour longtemps dans le futur ». Clive Baldwin, conseiller juridique principal de HRW, a déclaré dans un communiqué « Il ne garantit pas le retour des Chagossiens sur leur terre natale, semble interdire explicitement l’accès à l’île la plus grande, Diego Garcia, pour un siècle de plus, et ne mentionne pas les réparations qu’ils sont tous dues pour reconstruire leur avenir ».
Selon M. Baldwin, des consultations significatives avec les Chagossiens sont nécessaires, sinon le Royaume-Uni, les États-Unis et maintenant Maurice seront responsables d’un « crime colonial en cours ». Malgré les controverses et les divergences d’opinions, l’importance historique de cet accord ne peut être contestée. Plus d’un demi-siècle après que le Royaume-Uni ait abandonné le contrôle de presque toute son vaste empire mondial, il a enfin accepté de céder l’une des toutes dernières pièces de celui-ci.
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