Le retard accumulé sur la redémarrage de plusieurs réacteurs dans les centrales nucléaires pourrait avoir de lourdes conséquences dans les prochaines semaines.
Comme dans de nombreux secteurs, les salariés travaillant dans la centrale nucléaire de Gravelines se sont mis en grève pour les salaires ce mardi. Dans les centrales nucléaires, le mouvement dure depuis plusieurs jours déjà, entraînant une baisse de production…. et un retard dans la remise en service des réacteurs actuellement en maintenance.
Pour assurer un bon approvisennement en électricité cet hiver, l’objectif est de remettre en service quinze réacteurs d’ici janvier. Or, le planning est millimétré.
« S’il fait très froid, on risque de manquer d’électricité »
À cause de la grève, EDF a déjà annoncé repousser le redémarrage de cinq réacteurs. Selon le réseau de transport de l’électricité, cela pourrait donc avoir des « conséquences lourdes » sur l’approvisionnement en énergie au cœur de l’hiver.
« S’il fait très froid, on risque de manquer d’électricité », résume au micro de BFMTV Emeric de Vigan, vice-président en charge des marchés électricité chez Kpler.
« Le risque de black-out parait assez faible, mais on pourrait, dans certaines situations extrêmes, en cas de grand froid, avoir des délestages tournants: l’électricité serait coupée pendant quelques heures dans certaines régions », prévient-il.
Concernant la production d’électricité, en cas de grève qui s’inscrirait dans la durée, l’entreprise peut obliger ses salariés à rétablir le courant à 100%, rappelle Emmanuelle Galicher, enseignante-chercheuse en physique nucléaire au CNAM.
Mais pour la remise en service des réacteurs en maintenance, la situation devient critique. D’après le tableau de bord de l’énergie de BFM Business, aucun avancement n’est à signaler sur le plan des redémarrages de réacteurs nucléaires cette semaine puisque 25 d’entre eux sont toujours à l’arrêt.
