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La Grèce réfléchit à son avenir face à l’hypertourisme

La Grèce réfléchit à son avenir face à l’hypertourisme


Sur l’Acropole, à Athènes (Grèce), le 24 juillet 2022.

Après un été de tous les records en Grèce, le secteur touristique affiche sa satisfaction. La fréquentation devrait dépasser celle de 2019 – année considérée déjà comme exceptionnelle –, lorsque 33 millions de personnes avaient visité le pays, soit plus de trois fois la population de celui-ci.

La Banque nationale de Grèce prévoit aussi des recettes de 20 milliards d’euros en 2022, contre 18,2 milliards il y a trois ans. « Comment ne pas être satisfait de cette saison ?, déclare au Monde le ministre du tourisme, Vassilis Kikilias. En septembre et octobre, les flux de touristes restent très importants. Notre objectif a toujours été d’allonger la période pour permettre au secteur de bénéficier de recettes tout au long de l’année. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En Grèce, la fréquentation touristique bat des records mais pose des questions

Derrière ce succès, les inquiétudes des Grecs face à l’hypertourisme et à l’embourgeoisement des centres urbains croissent. La photo de la célèbre plage du naufrage, sur l’île de Zante, entachée par des poubelles amassées par les touristes, a fait le tour des réseaux sociaux. Sur l’île de Kythnos, la famille Koutsikos constate qu’au mois d’août, « la nuit, après 22 heures, il y a souvent des coupures d’eau à cause du nombre important de visiteurs ».

« Mon loyer a augmenté de 30 % en quatre ans »

Sur l’île touristique de Santorin, lors de chaque rentrée scolaire, professeurs, infirmiers et jeunes internes en médecine ne trouvent pas à se loger. « Certains de mes collègues ont dû dormir dans des tentes ou dans leur voiture pendant des jours. J’ai fini par en accueillir deux chez moi. C’est un problème qui dure depuis des années, sans être résolu », s’indigne Sakis Agorastos, un enseignant, sur la chaîne de télévision publique ERT.

« Actuellement, huit nouveaux investissements sur dix sont liés au tourisme » – Vassilis Kikilias, ministre du tourisme

Dans la capitale également, la multiplication des locations saisonnières chasse les habitants des zones touristiques. Nikos Dragoumis, la quarantaine, a dû quitter son appartement du quartier athénien de Koukaki, au pied de l’Acropole, où se trouvent plus de 700 logements Airbnb d’après la société AirDNA. « Cela faisait quinze ans que j’y habitais. Mon loyer a augmenté de 30 % en quatre ans. Cette année, au mois de juin, mon propriétaire m’a finalement annoncé qu’il préférait transformer son logement en Airbnb, et je suis parti m’installer en banlieue », explique le fonctionnaire.

Face à l’augmentation des prix de l’immobilier, Vassilis Kikilias estime que tout ne dépend pas du gouvernement : « Les mairies et les régions doivent prendre l’initiative de développer des logements pour les fonctionnaires nommés sur les îles, et le secteur privé doit pouvoir accueillir dans des conditions dignes leurs employés et saisonniers. »

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