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la condamnation à mort qui embarrasse le Maroc

la condamnation à mort qui embarrasse le Maroc


Les Britanniques Aiden Aslin, Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, capturés par les forces russes durant la guerre en Ukraine et condamnés à mort, ici dans un tribunal de la république autoproclamée de Donetsk, laquelle a fourni cette image le 8 juin 2022.

La Syrie de Bachar Al-Assad et la Corée du Nord de Kim Jong-un sont les deux seuls pays à avoir établi des relations diplomatiques avec les « républiques » séparatistes prorusses de Donetsk et de Louhansk, dans le Donbass ukrainien. On se rappelle que la reconnaissance par le Kremlin de « l’indépendance » de ces deux « républiques », le 21 février dernier, a précédé de trois jours l’invasion russe de l’Ukraine. Depuis lors, la prétendue principale démonstration de « souveraineté » de la part des partisans ukrainiens de la Russie, a été, le 9 juin, la condamnation à mort, par le tribunal de Donetsk, de trois « mercenaires » étrangers. Les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner s’étaient rendus aux forces russes, deux mois plus tôt, avec d’autres combattants retranchés dans l’usine Azovstal, bastion de la résistance à Marioupol, jusqu’à la chute de cette ville en mai dernier.

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Un passionné de l’Ukraine

Le troisième condamné à mort est un Marocain de 21 ans, Brahim Saadoun, venu en 2019 à Kiev pour y étudier l’ingénierie aérospatiale à l’Institut polytechnique. Environ 8 000 étudiants marocains résidaient, au début de l’invasion russe, en Ukraine, où ils constituaient, après l’Inde, la deuxième communauté d’étudiants étrangers. Ces ressortissants marocains ont ensuite choisi, dans leur écrasante majorité, de quitter le pays, dans des conditions plus ou moins chaotiques.

Ce ne fut pas le cas de Brahim Saadoun qui, selon ses amis ukrainiens, était « tombé amoureux de l’Ukraine » et souhaitait « rendre la pareille à ce pays qui lui a tant donné ». Ces mêmes amis affirment que Brahim Saadoun s’était engagé dès l’automne 2021 dans l’armée ukrainienne. C’est d’ailleurs sous l’uniforme de la 36e brigade d’infanterie de marine de Marioupol qu’il aurait été capturé, en avril dernier, dans le Donbass, et non un mois plus tôt comme affirmé dans les médias russes au moment de son procès.

Le ministère de la défense russe avait préparé l’opinion au verdict de Donetsk en martelant, peu avant le jugement, que « les mercenaires arrivés en Ukraine ne sont pas des combattants au sens du droit international ». Le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, a ensuite soutenu le verdict rendu par les autorités séparatistes, ajoutant que « la peine de mort est ce que ces fascistes (sic) méritent ». Cette triple condamnation à mort a, en revanche, été qualifiée de « crime de guerre » par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, tandis que la Cour européenne des droits de l’homme enjoignait à Moscou de surseoir à l’exécution de Brahim Saadoun. Au Royaume-Uni, la peine capitale prononcée à l’encontre d’Aiden Aslin et de Shaun Pinner suscite d’autant plus d’émotion qu’un troisième prisonnier britannique, Paul Urey, est mort, le 10 juillet, aux mains des séparatistes de Donetsk. Londres considère avec constance que ses deux ressortissants sont des « prisonniers de guerre », installés en Ukraine depuis 2018 et engagés officiellement dans l’armée ukrainienne.

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