Le bureau politique des Républicains (LR) a scellé son sort. Le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, mis en cause dans un scandale de chantage à la « sextape », a été définitivement exclu du parti lors d’un bureau politique, mardi 11 octobre, par un vote à l’unanimité.
Cette décision n’est pas surprenante : LR avait enclenché une procédure d’exclusion à l’encontre de l’édile le 13 septembre dernier, à la suite des révélations de Mediapart sur sa mise en cause dans l’affaire de chantage politique à la « sextape » dans sa commune.
Déjà démis de ses fonctions dirigeantes à la fin de 2021
Ancien vice-président des Républicains, Gaël Perdriau avait déjà été démis de ses responsabilités au sein du parti de droite en décembre 2021, après ses propos critiques à l’égard de Valérie Pécresse et d’Eric Ciotti, candidats au congrès du parti en vue de la présidentielle.
L’affaire qui a éclaté à la fin du mois d’août a donné une raison à son parti pour tenter de l’extirper de ses rangs. Dans des confessions très détaillées au média indépendant, un ancien collaborateur de la municipalité a alors révélé les dessous d’un « barbouzage de mœurs » commandité, selon lui, par le maire et son entourage pour neutraliser l’ex-premier adjoint centriste, Gilles Artigues. D’après ce proche, l’opération a été rétribuée par l’intermédiaire de prestations fictives facturées à deux associations culturelles locales subventionnées par la mairie.
Une enquête judiciaire a été ouverte à Lyon après une plainte de M. Artigues. Ce dernier a dénoncé le piège politique dont il aurait été victime de la part de M. Perdriau et de son directeur de cabinet après la prise d’une vidéo en janvier 2015 et le chantage dont elle a été l’instrument. La vidéo montre cet ancien député connu pour son engagement catholique et ses positions homophobes se faire masser par un homme dans une chambre d’hôtel à Paris.
Mis en examen à la mi-septembre avec deux de ses proches politiques, M. Perdriau n’a cessé de démentir les faits et est resté sourd aux appels de ceux qui lui demandaient de se mettre en congé de son mandat. Le scandale l’a toutefois poussé à limoger son directeur de cabinet, puis à se mettre en congé de la présidence de la Métropole, tandis qu’un de ses adjoints, accusé d’être celui qui a tourné la vidéo compromettante, a présenté sa démission.