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En Turquie, un projet de musée de « la honte » dans une ancienne prison militaire

En Turquie, un projet de musée de "la honte" dans une ancienne prison militaire



En Turquie, un collectif d’anciens détenus espère transformer l’ancienne prison militaire numéro cinq de la ville de Diyarbakir en « musée de la honte ». Cette prison était l’un des dix pires endroits de détention au monde, selon le Times, et était connue comme une tristement célèbre prison militaire où l’armée turque a torturé plusieurs milliers d’opposants, kurdes pour la plupart. La prison a été fermée en octobre 2022, mais les anciens détenus craignent que le gouvernement turc ne prenne la main sur l’avenir du bâtiment et le transforme en centre culturel.

Le collectif d’anciens prisonniers, dirigé par Nuri Sinir, veut que ce lieu devienne un musée de la honte. Ils souhaitent exposer les instruments de torture et montrer les sévices qui y avaient cours. Les anciens prisonniers souhaitent tout consigner, afin que les nouvelles générations sachent ce qui s’est passé et empêcher la répétition de la barbarie. Ils veulent que la prison devienne un lieu de mémoire pour rendre hommage à ceux qui y sont morts.

La prison militaire numéro cinq se trouve en pleine ville, avec ses hauts murs aujourd’hui décrépits surmontés de sacs de sable et de barbelés, son sinistre portail métallique et son mirador. Même les gardiens avaient conscience de la cruauté qui y régnait. Dans cette prison, ils disaient : « Ici, Dieu n’existe pas et ses prophètes sont en congé », explique Nuri Sinir.

Les anciens prisonniers dénoncent la tentative d’effacer une fois de plus leur identité. Les autorités turques souhaitent transformer la prison en centre culturel, mais les Kurdes s’y opposent vivement. Ils y ont été torturés pour en faire de « bons Turcs », affirmant que tout le monde devait être turc, peu importe sa religion. C’est contre l’oubli et pour toutes les cultures que le collectif se bat aujourd’hui. Les coups, les viols, les tortures à la cigarette, les simulacres d’exécution, de procès, les privations d’eau ou de nourriture… Les anciens prisonniers veulent que tout soit consigné, afin que les générations futures sachent ce qui s’est passé dans cette prison.

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