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En Europe, le risque d’une surproduction de batteries pour les véhicules électriques

En Europe, le risque d’une surproduction de batteries pour les véhicules électriques


En dépit de l’ampleur de la demande de véhicules électriques, les fabricants de batteries chinois se font du souci. Le numéro un mondial CATL (Contemporary Amperex Technology) doit faire face à un sérieux problème qui pourrait perturber le démarrage de sa première unité européenne, installée à Erfurt, en Thuringe (Allemagne). « Nous sommes affectés par la pénurie de gaz car la production de batteries exige beaucoup d’énergie », s’inquiète Matthias Zentgraf, président de CATL-Europe auprès de Bloomberg.

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La moitié de la consommation de l’établissement qui doit entrer en activité d’ici à la fin de l’année est en effet assurée par les livraisons de gaz naturel. CATL assure « travailler intensivement » à des solutions alternatives passant par le recours à de l’électricité renouvelable et promet que l’usine pourra fonctionner cet hiver. L’arrêt des livraisons en provenance de Russie pose un problème imprévu à la firme chinoise qui a annoncé cet été un investissement de 7,3 milliards d’euros en partenariat avec Mercedes pour produire des batteries en Hongrie et envisage de lancer une troisième usine.

« Des surcapacités de près de 50 % »

A plus long terme, d’autres incertitudes émergent autour de la fabrication de batteries en Europe. Alors que les projets se multiplient, en particulier en Allemagne qui pourrait devenir le premier pays producteur sur le continent, l’hypothèse d’un trop-plein commence à se faire jour. « Les annonces de capacités de production de cellules de batteries à horizon 2030 posent question, estime Jamel Taganza, spécialiste de l’automobile au sein du cabinet Inovev. Selon nos prévisions, la demande en cellules de batteries devrait être d’environ 350 GWh alors que les capacités annoncées seront, au minimum, de l’ordre de 665 GWh, soit des surcapacités de près de 50 %. Qu’en ferons-nous ? Les exporter ? Les affecter à d’autres applications ? Les réduire ? »

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Plusieurs projets semblent d’ores et déjà menacés. En particulier celui d’une usine de batteries Tesla, non loin de la Gigafactory déjà existante à Berlin, qui pourrait s’effacer au profit d’une unité localisée aux Etats-Unis. Une conséquence directe de l’annonce du plan Biden qui prévoit de réserver les incitations fiscales aux seuls véhicules électriques dotés de batteries produites en Amérique du Nord.

Les fabricants chinois commencent aussi à s’inquiéter du regard porté sur le bilan environnemental de leur activité. Zeng Yuqun, président de CATL, souhaite que la Chine se préoccupe davantage de l’empreinte carbone de l’ensemble du cycle de fabrication des véhicules électriques produits sur son sol. Le pays, a-t-il estimé lors d’un colloque organisé fin août à Pekin, « s’est apparemment laissé distancer » dans ce domaine.

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