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En diabolisant la gauche, Emmanuel Macron se livre à un jeu assez risqué.

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La stratégie de l’exécutif consistant à diaboliser la gauche en entretenant la confusion entre gauche parlementaire, extrême gauche et ultragauche est mise en lumière par les propos répétés de certains membres du gouvernement. Cette manœuvre vise à discréditer la gauche en faveur de l’extrême droite, présentée comme « plus républicaine ». Les termes tels que « groupes factieux », « ultragauche » et « extrême gauche » sont utilisés pour décrire les violences lors des manifestations contre la réforme des retraites, ainsi que pour critiquer les partis politiques de gauche. Cependant, ces qualificatifs sont utilisés de manière interchangeable et sèment la confusion dans l’opinion publique.

Selon Isabelle Sommier, professeure de sociologie politique à l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, spécialiste des mouvements sociaux et de la violence, la gauche parlementaire est constituée de partis politiques qui jouent le jeu des institutions, tels que La France insoumise, le Parti socialiste, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste, tandis que l’extrême gauche, comme la Ligue communiste révolutionnaire, Lutte ouvrière, le Nouveau parti anticapitaliste, reproche au PCF d’être devenu trop modéré. Enfin, l’ultragauche représente une nébuleuse libertaire, anarchisante, qui percée en France dans les années 1970 et connaît une dynamique croissante depuis les années 2000.

Si l’ultragauche est bien impliquée dans les violences, ce n’est pas le cas de la gauche parlementaire. Cette dernière est, par ailleurs, divisée sur l’attitude à adopter vis-à-vis de ces violences. L’exécutif et la majorité présidentielle en profitent pour mettre ultragauche, extrême gauche et gauche parlementaire dans un même sac, laissant imprimer le message plus ou moins subliminal que des députés de gauche appellent à des violences, voire participent eux-mêmes à ces violences.

Selon Ugo Palheta, maître de conférence à l’Université de Lille et auteur de plusieurs livres sur la montée du fascisme, la stratégie de l’exécutif tend à redéfinir l’arc républicain en évinçant toute option à sa gauche. Cette manœuvre politique est illustrée par les propos du ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui juge Marine Le Pen, dans Le Monde, « bien plus républicaine » que les élus de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale). Selon Ugo Palheta, majorité présidentielle et extrême droite se répondent, chacun faisant de l’autre son meilleur ennemi, le tout avec une haine commune de la gauche.


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