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En Allemagne, 3,9 millions de salariés de l’industrie obtiennent 8,5 % d’augmentation sur deux ans

En Allemagne, 3,9 millions de salariés de l’industrie obtiennent 8,5 % d’augmentation sur deux ans


Une manifestation de salariés de l’industrie menée par IG Metall pour la revalorisation des salaires à Leipzig, le 10 septembre 2022.

En Allemagne, la grande grève redoutée n’aura finalement pas lieu. Vendredi 18 novembre au matin, le syndicat IG Metall et le patronat ont annoncé avoir conclu un accord sur une augmentation des salaires, au terme de douze heures de débat et cinq rounds de négociations.

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Valable uniquement pour le Bade-Würtemberg, cet accord « pilote » devrait être adopté par les autres régions dans les prochains jours. IG Metall réclamait 8 % d’augmentation renégociables dans un an, en raison de l’inflation record, pour les 3,9 millions de salariés de l’industrie métal et électronique, centrale en Allemagne.

L’accord prévoit une augmentation de salaire de 5,2 % en juin 2023, suivie d’une autre, de 3,3 %, à partir de mai 2024, soit 8,5 % sur deux ans. S’ajoute à cela une prime payable également en deux tranches, d’un montant total de 3 000 euros. L’accord est valable deux ans. Ces primes seront défiscalisées, grâce à une mesure adoptée par le gouvernement dans le dernier paquet d’allègements fiscaux, qui permet aux entreprises d’opérer des versements exceptionnels à leurs salariés, jusqu’à 3 000 euros, exemptés d’impôts et de cotisations sociales. Le dispositif, avantageux pour le patronat comme pour les syndicats, a considérablement fait baisser la pression sur les négociateurs.

Puissant facteur de stabilisation

Berlin redoutait qu’une forte hausse des salaires dans l’industrie ne renforce l’inflation et les faillites d’entreprises, ou bien n’enclenche une dangereuse spirale prix-salaires qui se diffuse dans l’ensemble de l’économie. L’augmentation des salaires par étapes et les primes étaient des méthodes privilégiées par les économistes pour éviter de tels effets, déjà utilisées lors des négociations dans la chimie. Le risque de spirale semble désormais largement désamorcé. Signe de l’importance politique du sujet, le chancelier, Olaf Scholz, s’est exprimé sur l’issue des négociations, en se réjouissant des résultats. Une exception au principe de l’autonomie des partenaires sociaux, sacro-saint outre-Rhin.

IG Metall s’est félicité du compromis. Un salarié technicien devrait obtenir, grâce aux augmentations et aux versements uniques, 7 000 euros supplémentaires au total d’ici à la fin de la période, a souligné Jörg Hofmann, président d’IG Metall, vendredi matin. Pourtant, l’augmentation ne suffit pas à compenser l’inflation, actuellement supérieure à 10 % outre-Rhin, et qui devrait se prolonger l’an prochain à un niveau élevé.

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L’accord salarial contribue toutefois à « stabiliser la conjoncture », en maintenant le pouvoir d’achat des salariés, a ajouté le responsable syndical. IG Metall, qui négociait pour les secteurs qui versent les salaires les plus élevés, est un puissant facteur de stabilisation économique et sociale outre-Rhin.

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