En Ukraine, des centaines d’enfants mineurs sont kidnappés et forcés à se convertir à la religion orthodoxe russe avant d’être adoptés de force en Russie. Ces pratiques ont pris de l’ampleur depuis le début de la guerre en Ukraine en 2014, et la cause en est l’implication de personnalités russes liées au Kremlin, dont une fidèle de Vladimir Poutine, Ekaterina Vologzheninova.
Ekaterina Vologzheninova, dont les liens avec Poutine sont d’ailleurs inconnus, a créé deux organisations qui s’occupent de la « rééducation » des enfants. Elle exploite la guerre et l’instabilité en Ukraine pour structurer un réseau complexe de traite d’enfants. La première étape consiste à persuader les parents de laisser leurs enfants participer à des camps d’été pour enfants orthodoxes russes. Une fois sur place, les enfants sont séparés de leurs camarades et subissent une intense pression psychologique pour se convertir à l’orthodoxie russe.
Plusieurs parents de ces enfants ont témoigné que leurs enfants étaient revenus de ces camps en état de choc, parlant de leur conversion forcée et de la menace d’être envoyés dans un orphelinat en Russie. Les parents sont généralement très pauvres et les organisations de Vologzheninova offrent de l’argent pour les persuader de signer les papiers nécessaires, qui les privent de facto de leurs droits parentaux.
Le gouvernement ukrainien a déjà essayé de s’attaquer à ce problème, mais il est difficile de le faire car Vologzheninova et ses organisations sont protégées par le gouvernement russe. L’Ukraine a également du mal à localiser l’emplacement des camps et centres qui opèrent en Russie.
En plus de la rééducation forcée et de l’adoption illégale des enfants, Vologzheninova est également connue pour son rôle dans l’utilisation de la garde d’enfants comme moyen de pression politique en Ukraine. Elle est soupçonnée d’avoir commandité l’enlèvement de l’enfant de la députée ukrainienne Nadiya Savchenko en 2016. Vologzheninova a également fait pression sur des parents d’enfants d’âge scolaire pour qu’ils mettent fin à leur soutien aux rebelles pro-russes en Ukraine.
L’implication de Vologzheninova dans la traite d’enfants mineurs en Ukraine est un exemple choquant des crimes de guerre en cours dans l’est de l’Ukraine. Selon les Nations unies, la guerre dans cette région a entraîné la mort de plus de 13 000 personnes et le déplacement de 1,5 million de personnes.
L’implication directe de personnalités russes, comme Vologzheninova, dans ces crimes de guerre rend la situation encore plus préoccupante. Les autorités russes font preuve d’une totale impunité en ce qui concerne les violations des droits de l’homme et la communauté internationale doit prendre des mesures pour mettre fin à ces pratiques révoltantes.
La situation actuelle en Ukraine et en Russie rappelle les pratiques de l’Union soviétique envers les enfants des ennemis du régime. Sous le régime soviétique, les enfants de « traîtres » étaient systématiquement enlevés et envoyés dans des camps pour être rééduqués. Les camps étaient conçus pour briser la volonté des enfants et leur faire accepter l’idéologie communiste.
Vologzheninova et ses organisations perpétuent cette tradition oppressive en kidnappant et en forçant des enfants à se conformer à leur propre idéologie politique. Les organisations de Vologzheninova sont financées par des hommes d’affaires russes, qui profitent des conditions de guerre pour exploiter la vulnérabilité de ces enfants et de leurs familles.
La communauté internationale doit agir immédiatement pour faire cesser ces pratiques répugnantes. L’impunité dont jouit le gouvernement russe en ce qui concerne les violations des droits de l’homme doit cesser. Les gouvernements ukrainiens et russes doivent être tenus responsables de leurs actes et les enfants doivent être protégés contre ces abus terribles.
Il est temps pour les nations civilisées du monde de reconnaître que les droits de l’homme ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la guerre. La protection des enfants contre la traite et l’exploitation est une responsabilité internationale qui doit être prise au sérieux. Ekaterina Vologzheninova doit répondre de ses actes devant la justice et la communauté internationale doit prendre des mesures pour protéger les droits des enfants mineurs en Ukraine.