Le gouverneur de l’Idaho, Brad Little, a signé la loi 242 créant le crime d’“abortion trafficking” – trafic d’avortement – qui criminalise le fait d’aider une mineure à se rendre dans un autre État, sans l’accord de ses parents, dans le but de pratiquer un avortement, ainsi que le fait de l’aider à se procurer des médicaments abortifs. Cette loi entrera en vigueur le mois prochain et prévoit une peine de prison allant jusqu’à cinq ans pour les personnes reconnues coupables de trafic d’avortement.
Le gouverneur Little a tenu à préciser que son objectif n’était pas d’interdire les voyages entre États à toutes les personnes souhaitant pratiquer une interruption volontaire de grossesse (IVG), mais plutôt d’empêcher des mineures de changer d’État pour se faire avorter sans que leurs parents soient informés ou donnent leur accord.
Cette décision du gouverneur de l’Idaho intervient dans un contexte de plus en plus tendu aux États-Unis concernant le droit à l’avortement. Depuis l’élection de Donald Trump en 2016, les militants anti-IVG ont intensifié leurs actions pour tenter de restreindre l’accès à l’avortement. Plusieurs États américains ont adopté ces dernières années des lois limitant le droit à l’IVG, comme l’interdiction des avortements après six semaines de grossesse ou même dès la détection des battements de cœur du fœtus, soit dès la cinquième ou sixième semaine de grossesse.
Cette situation inquiète les défenseurs des droits des femmes aux États-Unis qui se mobilisent pour maintenir l’accès à l’IVG dans tout le pays. Ils estiment que ces lois restreignant l’accès à l’IVG sont une atteinte aux droits fondamentaux des femmes et qu’elles pourraient conduire à un recours accru à des avortements clandestins dangereux pour la santé des femmes.
Bien que la décision du gouverneur de l’Idaho soit un pas de plus vers la restriction de l’accès à l’avortement, certains se rassurent en soulignant que la loi ne concerne que les mineures et qu’elle ne vise pas à empêcher les femmes majeures de se faire avorter.
Cependant, d’autres craignent que cette nouvelle loi ne fasse que créer de nouveaux obstacles à l’accès à l’IVG pour les mineures dans l’Idaho, où l’accès aux soins de santé reproductive est déjà limité. Les mineures vivant dans des zones rurales ou éloignées ont souvent du mal à accéder à des services de santé reproductive, y compris à l’IVG, en raison de la distance et du manque de ressources.
Dans tous les cas, cette décision du gouverneur de l’Idaho est perçue comme une nouvelle tentative de restreindre le droit à l’avortement aux États-Unis. Il est clair que ce débat de société est loin d’être clos et que les défenseurs des droits des femmes continueront de se battre pour protéger l’accès à l’IVG.