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Dans l’est de la RDC, l’arrivée d’une force militaire régionale suscite l’inquiétude

Dans l’est de la RDC, l’arrivée d’une force militaire régionale suscite l’inquiétude


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Un convoi de soldats des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) dans le village d’Idohu sur l’axe Beni-Komanda, le 19 mars 2022.

Ni le calendrier, ni le cadre opérationnel de son déploiement, ni même le nombre de pays participants n’ont été officialisés. Mais la force régionale censée mettre fin aux conflits dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) suscite déjà de multiples condamnations dans le pays. Depuis que sa création a été annoncée, fin juin au Kenya, à l’issue d’une réunion de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), les sociétés civiles des provinces de l’Ituri, du Maniema, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont fustigé dans une série de communiqués un déploiement « inopportun » et « sans garantie d’efficacité ». Ces regroupements d’associations citoyennes prévoient « de lourdes conséquences » pour la sécurité des populations.

Lire aussi : RDC : opération « ville morte » à Goma pour dénoncer « le silence de la république » face aux rebelles du M23

Celles-ci vivent déjà dans un climat de profonde instabilité depuis près de trente ans. Plus d’une centaine de milices et de groupes armés opèrent dans l’est congolais. Mais au lieu de contribuer à ramener la paix, l’arrivée des contingents est-africains – « de 6 500 à 12 000 hommes », selon une estimation de l’International Crisis Group (ICG) – pourrait conduire à une « surmilitarisation », s’inquiète Joël Baraka Akilimali dans un rapport du Pole Institute, un think-tank régional basé à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. L’expert souligne aussi le risque de « cacophonie opérationnelle » entre les Forces armées de la RDC (FARDC), les 14 000 soldats de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) et les militaires envoyés par l’EAC.

Quand ces derniers seront-ils tous sur place ? « Ça se déploie petit à petit », a indiqué le président congolais, Félix Tshisekedi, dans une interview accordée à RFI et France 24, vendredi 23 septembre, en marge de l’assemblée générale des Nations unies. « Les Burundais sont déjà dans le Sud-Kivu ; les Kényans, à mon avis, c’est une question de jours », a-t-il précisé.

Des récoltes « pillées »

De fait, les soldats kenyans seraient arrivés lundi 26 dans le Nord-Kivu, comme l’ont rapporté plusieurs médias du Kenya. De son côté, le Burundi a annoncé le déploiement de ses troupes dans le Sud-Kivu dès le 15 août, trois semaines avant la signature le 7 septembre d’un accord sur le statut de la force régionale. Selon des sources sécuritaires et locales, au moins une offensive des soldats burundais contre des groupes armés a déjà été menée depuis mi-septembre.

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