A Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), on ne s’est pas réveillé écologiste avec la flambée des coûts de l’énergie. En 2014, Steeve Briois, élu d’opposition du Front national (FN, devenu Rassemblement national) depuis 1995, prend la mairie. Il hérite d’une situation financière catastrophique. De 2001 à 2009, la ville a été gérée par le socialiste Gérard Dalongeville, qui finira par être révoqué de ses fonctions de maire en avril 2009, puis condamné en août 2013 à quatre ans de prison dont trois ferme pour détournements de fonds publics.
Le maire d’extrême droite n’a pas d’autre choix que de faire des économies. Ses marges de manœuvre sont étroites dans une ville où Gérard Dalongeville a fait allègrement gonfler les effectifs municipaux. « Il a embauché 900 personnes ! On s’est retrouvés avec des charges de personnel de 28 millions d’euros sur un budget de 43 millions », soupire le maire.
Les dépenses en éclairage public représentent alors 750 000 euros par an. La décision est donc prise de passer aux LED pour les 4 600 points d’éclairage public de la commune, ce qui permet « une économie sur la facture d’électricité de 250 000 euros par an », évalue Steeve Briois. D’indispensables travaux d’isolation et de changement des fenêtres et des portes sont réalisés dans plusieurs écoles et les services techniques de la ville en profitent aussi pour remplacer les anciens néons énergivores par des LED. Une partie du coût de ces travaux sera financée par la fédération départementale d’énergie du Pas-de-Calais. Là encore, l’économie n’est pas neutre : 60 % sur ces factures d’électricité.
« On avait de l’avance »
Au moment où les communes sont priées de participer à l’effort national et de faire preuve de sobriété énergétique, le directeur du cabinet du maire, Martial Meunier, dénonce le fait que sa ville « n’aura aucune compensation de l’Etat. Nous ne sommes pas éligibles à l’usine à gaz qu’ils ont mise en place et qui encourage les mauvais élèves. Notre épargne et notre capacité d’autofinancement sont bonnes. Du coup, nous n’y avons pas droit ».
Il y a deux ans, Hénin-Beaumont a lancé une réflexion sur la création d’un réseau de chauffage urbain. « Cela nous permettra d’échapper au maximum au gaz naturel, pour créer de la chaleur et alimenter un groupe de bâtiments publics et privés, explique Sylvain Allard, le directeur des services techniques. Au regard du contexte, il est très possible qu’on s’oriente sur une délégation de service public. » C’est également le choix fait pour la réfection de la piscine municipale, hautement énergivore, qui est actuellement fermée en attente de travaux. Cent vingt-six panneaux solaires seront installés sur les toits pour autoalimenter en électricité la piscine, la médiathèque et le poste de police municipale.
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