Tête couronnée
Beth Mead peut crâner. A 27 ans, elle vient de remporter le titre de meilleure joueuse, meilleure buteuse et meilleure passeuse de l’Euro. Au terme d’une finale remportée contre l’Allemagne à Wembley (2-1), l’attaquante vient surtout de gagner, avec son équipe, la première compétition majeure de l’histoire de la sélection anglaise féminine. Mais l’essentiel est évidemment ailleurs : Beth Mead et les Lionnes ont montré aux joueurs anglais, à la recherche d’un trophée international depuis 1966, comment il fallait s’y prendre.
Tenue de sacre
Triomphe de la sélection anglaise, cet Euro est aussi la victoire du football féminin, enfin populaire, enfin médiatisé, enfin habillé de façon appropriée, aussi. Après des années à recycler les maillots des hommes, les équipementiers avaient créé pour la compétition des tuniques spécifiquement féminines. Celle de l’équipe d’Angleterre devait répondre à un cahier des charges créé par les joueuses. Celles-ci souhaitaient que sa coupe soit « ample » et que son col soit « rond » et suffisamment « extensible pour permettre de l’enfiler et de l’enlever sans endommager leur queue-de-cheval ».
Crampons royaux
A ses pieds, Beth Mead portait naturellement une paire de crampons. En l’occurrence, ceux-ci étaient vissés, pour adhérer au mieux à la pelouse grasse de Wembley et également pour faire perdurer une très ancienne histoire anglaise. La toute première évocation de chaussures à crampons métalliques remonte au milieu du XVIe siècle. A l’époque, le roi anglais Henri VIII aurait fait fabriquer cette paire révolutionnaire par son cordonnier officiel, Cornelius Johnson, pour pratiquer le foot. Vous en doutez ? La paire a été retrouvée, le reçu aussi.
Paire d’officiel
Puisque l’on parle crampons et adhérence, remarquons au passage que cet officiel tournant le dos à l’action est, lui, chaussé d’une paire de traditionnels driving shoes. Equipés d’une semelle à picots, ces mocassins de conduite sont ainsi censés garantir la parfaite adhérence du pied sur les pédales. D’un point de vue esthétique, ils sont loin, en revanche, d’empêcher les sorties de route. Comme chacun peut le constater.
Prince toquant
Pour la grande occasion, le prince William avait lui aussi eu la bonne idée de faire le déplacement à Wembley. Au terme de la finale, il a ainsi pu applaudir au plus près les joueuses anglaises, dévoilant par là même son habituelle montre Omega Seamaster Professional à cadran bleu, un cadeau à l’immense valeur sentimentale puisque offert par sa mère, la princesse Diana, en 1995, deux ans avant son décès. Preuve que ce dimanche était vraiment la journée des femmes anglaises.