# EN DEUIL, LE VILLAGE DE BETHLÉEM NE FÊTERA PAS NOËL
La guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza a causé plus de 18 800 morts, un chiffre qui a entraîné un voile de deuil sur Noël dans le village de Bethléem en Cisjordanie occupée. L’église de la Nativité, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco et habituellement très fréquentée par les touristes, se retrouve déserte cette année. Les hôtels sont vides, les rues dépourvues de pèlerins, de faux pères Noël et d’illuminations. En solidarité avec les Palestiniens qui souffrent, les autorités religieuses ont décidé de renoncer à toute célébration « inutilement festive ». Cette décision est aussi motivée par les violences en cours en Cisjordanie, ayant déjà coûté la vie à plus de 290 Palestiniens depuis le 7 octobre. Le chef de l’église de la Nativité limite les aménagements aux rituels chrétiens, comme la messe de minuit.
## LA VILLE DE BETHLÉEM DANS UNE SITUATION ÉCONOMIQUE DIFFICILE
Le village de Bethléem, qui accueille chaque année des centaines de milliers de touristes, est cette fois complètement désert. En temps normal, le village génère 80% de son chiffre annuel pendant la période de Noël. Les restrictions à la circulation, telles que le mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie occupée, ainsi que les points de passage vers Jérusalem et l’aéroport difficiles à franchir, ont conduit à une forte diminution du flux de visiteurs. Les commerçants locaux, comme Jack Giacaman, font face à des difficultés économiques majeures, après une année déjà impactée par la pandémie de coronavirus. La situation actuelle pousse certains à s’endetter pour maintenir leur activité à flot, sans certitude quant à la fin de l’année.
## LE DÉFIS DU TOURISME À BETHLÉEM
La rhétorique effrayante des dirigeants israéliens contribue également à la chute du tourisme à Bethléem. Cette vision des Palestiniens comme étant tous dangereux décourage les pèlerins de s’aventurer en dehors des circuits touristiques balisés, selon Fadi Kattan, chef cuisinier franco-palestinien. Bien que la visite des lieux saints soit importante, certains soulignent l’importance de confronter les visiteurs à la réalité quotidienne des Palestiniens, qui survivent dans des conditions difficiles sur un territoire occupé par Israël depuis la guerre israélo-arabe de 1967.
## L’AVENIR INCERTAIN DE BETHLÉEM
Malgré les tourments actuels, la question de l’impact à long terme sur le tourisme à Bethléem demeure. Fadi Kattan, propriétaire de deux restaurants à Bethléem et à Notting Hill, reste sceptique quant à la capacité de sensibiliser les visiteurs à la cause palestinienne, même en période de calme. Cette incertitude pousse certains à envisager un report de leur voyage, accentuant les difficultés économiques du village.
[Pour plus d’informations sur les tensions croissantes à Jérusalem-Est, cliquez ici.](https://www.lalibre.be/international/2023/12/17/tensions-croissantes-a-jerusalem-est-face-aux-colons-la-communaute-armenienne-defend-son-territoire-UHCNZKVG5ZANHGJJFIOG6QJUL4/)
[Pour plus d’informations sur Yair Netanyahou, cliquez ici.](https://www.lalibre.be/international/moyen-orient/2023/12/14/debauche-esclandres-a-repetition-yair-netanyahou-lencombrant-fils-aine-du-premier-ministre-israelien-WK4WPGFYCZCF5N2AU5TSULRPCM/)