TROIS ANS DE PRISON, DONT 18 MOIS FERME, REQUIS CONTRE TARIQ RAMADAN POUR VIOL
Le mardi 16 mai 2023, le premier procès de l’islamologue suisse Tariq Ramadan pour viol a requis une peine d’emprisonnement de trois ans, dont 18 mois ferme. Tariq Ramadan était accusé d’avoir violé une femme en 2008 à Genève, une accusation qu’il a niée. Si le verdict attendu pour le 24 mai confirme sa culpabilité, il sera le premier musulman à être emprisonné pour agression sexuelle en Suisse. Cependant, M. Ramadan fait également l’objet d’une enquête pour des faits similaires en France.
« IL A AGI POUR ASSOUVIR SON DÉSIR SEXUEL À L’ÉGARD D’UNE FEMME QU’IL A UTILISÉE COMME OBJET »
Lors du procès, Adrian Holloway, le premier procureur genevois, a déclaré que Tariq Ramadan avait agi pour assouvir son désir sexuel à l’égard de la plaignante. M. Ramadan n’a pas hésité à faire durer son agression pendant plusieurs heures, a-t-il dénoncé. Le procureur a souligné « la constance » des propos de la plaignante ainsi que les évaluations de psychiatres, qui parlent de viol.
UNE VICTIME QUI SOUHAITE LA RECONNAISSANCE DE SON VIOL
La plaignante, qui a choisi de se protéger des menaces en utilisant le pseudonyme de « Brigitte », a déclaré avoir eu « peur de mourir » sous les coups et les insultes de Tariq Ramadan. Cette nuit d’agression en 2008 l’a laissée traumatisée, et elle a porté plainte dix ans plus tard. Son avocat, Me François Zimeray, a réagi après le réquisitoire en déclarant que « sa réparation passe par la reconnaissance du viol et ne se mesure pas en années de prison ».
M. Ramadan a admis avoir embrassé la plaignante, mais a nié avoir eu des relations sexuelles avec elle. Selon l’acte d’accusation, il s’est rendu coupable de « viol à trois reprises » dans la nuit et de « contrainte sexuelle ». La plaignante a expliqué avoir continué à correspondre avec lui après la nuit d’agression parce qu’elle espérait comprendre son geste.
SOUTIEN INATTENDU, MENACES ET CRISE DE LA #METOO
La crise du #MeToo a joué un grand rôle dans cette affaire, avec des menaces proférées à l’encontre de la plaignante. Iman Ramadan, épouse de Tariq Ramadan, a critiqué les femmes qui « instrumentalisent le mouvement #MeToo ». Un soutien inattendu est venu de l’humoriste français multi-condamné Dieudonné M’Bala M’Bala, dont le nom est apparu dans un courrier anonyme reçu par les juges suisses. M. Dieudonné a affirmé avoir recueilli en 2009 les confidences de « Brigitte » à propos de sa relation consentie et sans violence avec le prédicateur. Une version des faits que la plaignante a réfutée.
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