Pourquoi les prix à la consommation ne baissent pas malgré la baisse de ceux des matières premières

Malgré une baisse de 20 % en un an des cours mondiaux des produits alimentaires de base, les prix dans les rayons des grandes surfaces en France n’ont cessé d’augmenter. En effet, les contrats négociés une fois par an en mars entre les producteurs et les distributeurs visent à protéger les consommateurs des variations des cours à la hausse comme à la baisse, mais ils empêchent également ces derniers de profiter immédiatement de la baisse actuelle des prix. Pourtant, la loi EGalim offre la possibilité de rediscuter les prix en cas de variations importantes des cours des matières premières. Face à cette situation, le ministère de l’économie a demandé un retour à la table des négociations avant l’été afin que les réductions de prix puissent être restituées aux consommateurs. Mais les industriels restent réticents à l’idée de baisser leurs prix, se justifiant par les charges importantes qu’ils subissent, étant liés par des contrats sur plusieurs mois, voire sur une année, avec leurs fournisseurs de matières premières, d’engrais, d’emballages, d’énergie, etc. De plus, la formation des prix ne dépend pas seulement des cours des matières premières, mais également des coûts de l’énergie et de la main-d’œuvre, qui représentent une part importante des charges souvent difficiles à piloter pour les exploitations agricoles. Les prix des emballages, du transport et du stockage, entre autres, doivent également être pris en compte. Les distributeurs ont quant à eux constitué des réserves importantes de certains produits, ce qui retarde la baisse des prix sur les étiquettes. Les cours sur les marchés mondiaux ne se ressentent pas immédiatement dans les linéaires des grandes surfaces, il faut compter entre deux et trois mois avant que les effets se fassent sentir. Cette situation, qui s’explique par des contrats rigides liant les producteurs aux distributeurs, laisse entendre que la baisse des prix de l’alimentaire n’est pas pour tout de suite.