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Les gérants de fonds se mettent à la biodiversité

Les gérants de fonds se mettent à la biodiversité


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Pollution, réchauffement climatique, artificialisation des sols… Autant de pression sur les écosystèmes (terrestres, marins et d’eau douce) qui détruit la biodiversité. Le sujet a été mis en exergue par la COP15 de Montréal (Canada) en 2022, permettant l’adoption d’un cadre stratégique mondial.

Ce dernier fixe les objectifs à atteindre pour mettre un terme à cette érosion de la variété des organismes vivants d’ici à 2030. Il y a urgence ! Le Forum pour l’investissement responsable (FIR) souligne que « la situation de la biodiversité mondiale est bien plus détériorée que celle du climat ». A titre d’exemple, l’organisation non gouvernementale WWF estime que un million de plantes et d’animaux sont menacés d’extinction.

A l’image de son rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique, la finance se penche sur ce sujet. En effet, biodiversité et activité économique sont étroitement liées. En 2020, le Forum économique mondial a estimé que « plus de la moitié du produit intérieur brut mondial est modérément ou fortement dépendant de la nature et de ses services et, par conséquent, exposé aux risques de perte de la nature », citant en premier lieu les secteurs de la construction, de l’agriculture ou encore de l’alimentation.

La crainte d’une controverse

Or, si climat et biodiversité sont interdépendants, ils ne sont pas toujours corrélés. « La relation entre ces deux sujets est très complémentaire, mais pas réciproque, indique Adrien Cambonie, gérant et analyste d’impact chez Union bancaire privée. Ainsi, la baisse des émissions de gaz à effet de serre n’a pas forcément d’effets positifs sur la biodiversité, par exemple si cela passe par la construction d’un champ photovoltaïque. »

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Pour les gérants de fonds, le sujet est double. « En tant qu’actionnaire, nous cherchons à identifier les entreprises qui essaient de minimiser leur dépendance au capital naturel et leur impact sur les ressources naturelles », souligne Augustin Vincent, responsable de la recherche ESG chez Mandarine Gestion. L’approche la plus fréquente consiste à traiter la raréfaction du vivant comme un facteur de risque. Au-delà de la survie de leur activité, les entreprises doivent aussi faire face à la crainte d’une controverse ainsi qu’à l’évolution de la réglementation.

De plus en plus de sociétés de gestion intègrent ces questions dans leurs principes d’investissement. Ainsi, La Banque postale AM a formalisé sa démarche au sein d’une politique de biodiversité, à l’image de ce qui se fait en matière de pétrole. La réglementation pousse d’ailleurs les acteurs dans cette voie. La loi Energie-climat, entre autres, leur impose de publier, d’une part, les impacts de leur portefeuille sur le changement climatique et sur l’érosion de la biodiversité et, d’autre part, la vulnérabilité de leurs portefeuilles sur ces deux thèmes.

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La destruction de la biodiversité résulte de diverses pressions sur les écosystèmes (terrestres, marins et d’eau douce), telles que la pollution, le réchauffement climatique et l’artificialisation des sols. La COP15 de Montréal (Canada) en 2022 a mis en lumière ce sujet en permettant l’adoption d’un cadre stratégique mondial qui fixe des objectifs pour mettre un terme à cette érosion de la variété des organismes vivants d’ici à 2030. Selon le Forum pour l’investissement responsable (FIR), la situation de la biodiversité mondiale est bien plus détériorée que celle du climat, avec un million de plantes et d’animaux menacés d’extinction, selon l’organisation non gouvernementale WWF. La finance, comme dans la lutte contre le réchauffement climatique, se penche sur le sujet de la biodiversité, étroitement liée à l’activité économique. Le Forum économique mondial a estimé en 2020 que plus de la moitié du produit intérieur brut mondial est modérément ou fortement dépendant de la nature et de ses services, exposé aux risques de perte de la nature, citant en premier lieu les secteurs de la construction, de l’agriculture ou encore de l’alimentation.

Climat et biodiversité sont interdépendants, mais ils ne sont pas toujours corrélés. Ainsi, la baisse des émissions de gaz à effet de serre n’a pas forcément d’effets positifs sur la biodiversité, par exemple si cela passe par la construction d’un champ photovoltaïque, selon Adrien Cambonie, gérant et analyste d’impact chez Union bancaire privée. Pour les gérants de fonds, le sujet est double. Ils cherchent à identifier les entreprises qui essaient de minimiser leur dépendance au capital naturel et leur impact sur les ressources naturelles. L’approche la plus fréquente est de traiter la raréfaction du vivant comme un facteur de risque. Les entreprises doivent faire face à la survie de leur activité, mais aussi à la crainte d’une controverse ainsi qu’à l’évolution de la réglementation.

De plus en plus de sociétés de gestion intègrent ces questions dans leurs principes d’investissement. Par exemple, La Banque postale AM a formalisé sa démarche au sein d’une politique de biodiversité, de manière similaire à la politique pour le pétrole. La réglementation pousse les acteurs à se diriger vers cette voie. La loi Energie-climat leur impose de publier les impacts de leur portefeuille sur le changement climatique et sur l’érosion de la biodiversité, ainsi que la vulnérabilité de leurs portefeuilles

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