Le jeudi 6 avril, l’escalade à la frontière libano-israélienne a suscité de nombreuses interrogations parmi les observateurs du Moyen-Orient. Bien qu’elle semble initialement être une réponse aux violations israéliennes du statu quo à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, une lecture plus globale laisse penser que cet incident est en fait lié aux développements régionaux.
Le regain de tension survient pendant une période d’accalmie dans la région, avec l’accord de réconciliation signé à Pékin entre l’Iran et l’Arabie saoudite le mois dernier. Il semble improbable de dissocier complètement les deux événements.
Le Hezbollah et le Hamas sont tous deux parrainés par l’Iran, mais le pays a choisi de provoquer une escalade à un moment où il cherchait à apaiser ses relations avec l’Arabie saoudite. Pourquoi ? Deux lectures sont possibles.
La première est que l’attaque de jeudi pourrait s’inscrire dans une tentative de la part des radicaux iraniens et d’Israël de saboter l’accord entre Riyad et Téhéran. Les durs du régime iranien et d’Israël pourraient avoir un intérêt commun à créer des escalades afin de faire capoter cet accord.
Cependant, cela peut également être une décision iranienne prise au risque de contrarier les Saoudiens, le document signé à Pékin entre les deux puissances rivales appelant au respect de la souveraineté des États de la région. Plusieurs éléments viennent étayer la première lecture, qui suppose que certains groupes qui n’ont pas intérêt à une détente irano-saoudienne font tout pour saboter.