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La clinique d’avortement d’Arizona qui refuse de mettre la clé sous la porte

En Arizona, la petite clinique d’avortement qui ne veut pas fermer



UNE CLINIQUE D’AVORTEMENT MENACÉE DE FERMETURE AUX ÉTATS-UNIS
La clinique Desert Star Family planning à Phoenix, l’une des dernières qui assurent des avortements en Arizona, est menacée de fermeture. Malgré les obstacles, la docteure DeShawn Taylor et son équipe s’efforcent de poursuivre leur mission, mais l’exode du personnel ajouté à la pandémie et au tumulte national autour de l’avortement ont rendu les choses difficiles. Depuis 2012, l’Arizona a perdu trois des 12 cliniques pratiquant des avortements. Dans un renversement historique de l’avis de 1973, qui autorisait l’avortement jusqu’à la viabilité du fœtus, la décision de la Cour suprême du 24 juin 2022 a décrété que la Constitution ne garantit pas aux femmes le droit de mettre fin à leur grossesse. Depuis, chaque État suit le bon vouloir de ses élus. Certains ont choisi des interdictions totales, d’autres après douze semaines, ou quinze, avec des exceptions, ou pas.
LE PERSONNEL ET L’AMBIANCE DE LA CLINIQUE
Le personnel soignant est en uniforme noir, mais l’ambiance n’a rien de lugubre. Une affiche donne le ton en face de la salle d’opération : « Soyons géniaux aujourd’hui ! » Lady Gaga et Katy Perry défilent sur la playlist ; les femmes sont à la pointe du combat. Dans la salle d’attente, un portrait montre la gynécologue, vêtue d’un tee-shirt qui proclame que « L’avortement c’est normal ». DeShawn Taylor est l’une des rares médecins afro-américains à diriger une clinique spécialisée dans les interruptions volontaires de grossesse. Elle a ouvert Desert Star en mai 2013 pour offrir un accès aux populations laissées de côté par le système de santé.
LA LISTE DES PATIENTES
Ce matin de fin mars, un jeune couple attend devant la porte avant l’ouverture. A l’intérieur, Jade Bundrick, l’assistante médicale, annonce la liste des patients du jour (les prénoms ont été changés) : « 9 h 30, Jamila, onze semaines quatre jours de grossesse, avortement chirurgical ». 10 heures : « Mia, quatorze semaines six jours, enceinte de jumeaux, miso » (pour misoprostol, un médicament administré quelques heures avant la procédure chirurgicale). 10 h 30 : « Lucinda, neuf semaines quatre jours, ne parle qu’espagnol ». 11 heures : « Leslie, sept semaines trois jours, pilule abortive »…
LA RÉGRESSION DES DROITS DES FEMMES
Depuis la décision de la Cour suprême en juin 2022, chaque État suit le bon vouloir de ses élus. Certains ont choisi des interdictions totales, d’autres après douze semaines, ou quinze, avec des exceptions, ou pas. Chaque loi faisant l’objet de plaintes en justice, d’appels, d’injonctions suspendant – ou rétablissant – les interdictions, même les experts s’y perdent. « Le nombre d’États où l’avortement est légal change du jour au lendemain », prévient le site féministe The 19th News. La régression des droits des femmes inquiète les militants qui craignent un retour en arrière des acquis du mouvement féministe et une remise en cause de l’égalité des genres.

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