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La chute d’Adrien Labi, le « fantôme du “triangle d’or” », cerné par la justice

La chute d’Adrien Labi, le « fantôme du “triangle d’or” », cerné par la justice



Adrien Labi, un homme d’affaires britannique, se trouvait à Paris pour finaliser une importante vente immobilière avec Kering. Le géant du luxe français s’est engagé à débourser la somme astronomique de 1 milliard d’euros pour s’offrir deux immeubles situés avenue Montaigne dans le 8ème arrondissement parisien, où les prix de l’immobilier sont parmi les plus élevés de la capitale. Cette transaction représente une aubaine exceptionnelle pour Adrien Labi, qui a plus que doublé sa mise depuis son acquisition de ces immeubles, il y a huit ans.

Cependant, à la suite de la vente, l’euphorie laisse place à la stupeur. Lors de sa sortie de l’étude de notaire, des policiers de la brigade nationale de répression de la délinquance fiscale interpellent Adrien Labi et le placent en garde à vue. Ce coup de théâtre vient ponctuer vingt ans de malversations immobilières, au cours desquels le nom d’Adrien Labi a résonné aussi bien dans les beaux quartiers de Paris que dans les tribunaux.

Les projecteurs se braquent pour la première fois en 2015 sur celui qu’on surnomme le « fantôme du “triangle d’or” ». Une enquête publiée par « M Le Magazine du Monde » révèle qu’Adrien Labi détient un immense patrimoine immobilier de prestige dans cette zone huppée de l’hypercentre de Paris, dont la valeur se chiffre en centaines de millions d’euros. Bien qu’inconnu du grand public, Adrien Labi est déjà connu de l’administration fiscale française, qui s’intéresse à ses montages depuis le milieu des années 2000. Due à de nombreux contrôles fiscaux, ses sociétés ont dû payer des millions d’euros de redressement.

Toutefois, Adrien Labi se refuse à payer, exploitant tous les recours juridiques possibles. Petit à petit, cependant, l’étau se resserre, à mesure que le fisc transmet à la justice les dossiers les plus graves. Une première enquête judiciaire est classée sans suite en 2010. Mais deux ans plus tard, le tribunal correctionnel de Paris condamne pour la première fois au pénal une société de l’empire Labi pour fraude fiscale. Tempolux est reconnue coupable d’avoir fait circuler quatre immeubles parisiens entre plusieurs sociétés au Luxembourg et en France « dans un but exclusivement fiscal », pour éviter 4 millions d’euros d’impôts sur les plus-values. Adrien Labi, qui n’est officiellement relié à aucune de ces sociétés, passe entre les gouttes. Sa fille Clarissa, en tant que gérante de Tempolux, est condamnée à deux ans de prison. Toutefois, le tribunal note qu’il « apparaît hautement vraisemblable » que Clarissa « n’a pas été, à elle seule, l’auteure des faits ».

En somme, Adrien Labi, le « fantôme du triangle d’or », se trouvait à Paris pour finaliser une transaction immobilière majeure avec Kering, mais la vente signée a été rapidement suivie d’une garde à vue. Ce coup de tonnerre vient conclure vingt ans d’aventures immobilières fraudeuses, au cours desquelles le nom d’ Adrien Labi a fait la une des journaux pour ses montages fiscaux et ses condamnations au pénal.

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