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« La COP27, COP africaine » : le slogan sur les lèvres des ministres et chefs d’Etat, des négociateurs et des militants du climat accourus de tout le continent pour témoigner de millions de vies bouleversées par le dérèglement climatique a fait long feu. Et, avec lui, l’espoir de voir la vulnérabilité spécifique de l’Afrique enfin placée au centre des débats. A Charm El-Cheikh, la demande formulée depuis plusieurs années de reconnaître à l’Afrique « des circonstances et des besoins particuliers » pour affronter la crise climatique n’a pas été inscrite à l’ordre du jour des discussions par la présidence égyptienne.
« Le sujet a été renvoyé à un processus de consultation, autrement dit vers une voie de garage, sans aucune chance d’émerger dans l’agenda – déjà fixé – de la conférence », regrette Tosi Mpanu-Mpanu, négociateur chevronné de la République démocratique du Congo (RDC).
« Rien n’a fonctionné »
Au moment de dresser le bilan de la cinquième conférence de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, organisée en Afrique depuis le début du processus de négociations, en 1995, les commentaires se font souvent amers et désabusés. « Rien n’a fonctionné, en dehors de la création d’un fonds pour traiter les pertes et dommages », résume le négociateur guinéen Alpha Kolega, également conseiller régional du Fonds vert pour l’Afrique. Certes, il salue cette « avancée historique » pour la prise en compte des dégâts irréversibles subis par les pays les plus vulnérables, mais se montre aussi prudent : « Un jalon institutionnel a été posé, mais qui va payer, qui va recevoir et quand ? Personne ne le sait. »
Cette victoire arrachée de manière presque inespérée par les pays en développement, aux ultimes heures des négociations, a éclipsé le sujet tout aussi vital de l’adaptation pour les pays africains. « Le deal s’est fait sur le dos de l’adaptation », concède Tosi Mpanu-Mpanu. Le texte final de l’accord adopté à Charm El-Cheikh, dimanche 20 novembre, ne reprend pas l’objectif acté en 2021, à Glasgow, au Royaume-Uni, d’un doublement des financements consacrés à l’adaptation au changement climatique d’ici à 2025, par rapport à ceux de 2019. Or, pour l’Afrique qui, avec moins de 3 % des émissions de CO2 cumulées depuis le début de la période industrielle, a contribué de manière insignifiante au réchauffement, le rééquilibrage des flux de financements internationaux entre l’atténuation des émissions et l’adaptation est urgent.
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