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Côte d’Ivoire et Ghana haussent le ton face aux chocolatiers pour défendre les revenus des planteurs

Côte d’Ivoire et Ghana haussent le ton face aux chocolatiers pour défendre les revenus des planteurs


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Dans le village d’Atta-Kassikro, à 120 kilomètres au nord d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, la tristesse a fini par laisser place à la colère. Samedi 12 novembre, des centaines d’habitants de ce bourg agricole se sont réunis pour enterrer l’un des leurs, Marcelin Gnamien Kouakou, décédé subitement quelques jours plus tôt après avoir ressenti une douleur dans le dos. Faute de moyens, ce cacaoculteur n’a pu se rendre à temps dans une clinique abidjanaise pour se faire soigner.

Pourtant, à cette époque de l’année qui coïncide avec la « traite » du cacao (période de récolte), les revenus tirés de la vente des fèves permettent généralement aux producteurs de payer la scolarité des enfants – le défunt en laisse six derrière lui – et de régler les éventuels frais de santé, en attendant la prochaine récolte.

Mais depuis le 1er octobre qui a marqué le début de la campagne de commercialisation du cacao, M. Kouakou « n’avait pas vendu un seul kilo », explique, amer, Kassi Kouamé, le chef du village, en montrant les milliers de fèves brunes stockées dans la cour familiale où se déroulent les funérailles. « Tout le cacao produit par le village est bloqué ici, les acheteurs nous disent qu’ils attendent que la crise soit résolue », poursuit-il, entouré de dizaines de planteurs en deuil, fauchés et fâchés.

Depuis plusieurs semaines, les ventes de fèves « bord champ » (achetées directement au producteur) connaissent en effet un sérieux coup d’arrêt. En cause : le bras de fer engagé entre la Côte d’Ivoire et le Ghana d’une part, qui assurent ensemble 60 % de la production mondiale, et les acheteurs de l’or brun d’autre part. Dans un communiqué publié le 8 novembre, le Conseil café-cacao accuse l’industrie du chocolat d’être « responsable de cette regrettable situation ».

« Réticences » des multinationales à payer

Le régulateur ivoirien, soutenu par son homologue ghanéen, le Ghana Cocoa Board, invite les multinationales du secteur « à prendre les dispositions pour la reprise effective des achats conformément aux engagements pris ». A cette fin, un ultimatum fixé au 20 novembre a été lancé. Au terme de l’échéance, si rien n’est fait, la note précise que les deux instances de régulation feront « des recommandations à leurs gouvernements respectifs pour prendre des mesures allant jusqu’à la suspension de tous les programmes de durabilité et à l’interdiction d’accès aux plantations pour effectuer des prévisions des récoltes ».

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