Ils sont trois sur la ligne de départ dans cette élection pour la présidence du parti Les Républicains (LR) qui s’annonce cruciale pour l’avenir du mouvement. Trois à avoir rassemblé les 485 signatures d’adhérents et le soutien d’au moins dix parlementaires, indispensables pour déposer leur candidature. Le premier tour de ce suffrage interne aura lieu les 3 et 4 décembre. Ces dernières semaines, le nombre d’adhérents a bondi, passant de 48 000 en juin à 77 000, selon Franceinfo. Parmi les prétendants, le chef de file du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, et le député du Lot, Aurélien Pradié. Si ce dernier est de plus en plus médiatisé, il apparaît comme l’outsider de ce scrutin.
Bruno Retailleau est le premier à avoir remis ses parrainages au siège du parti, rue de Vaugirard, lundi 10 octobre. Il avait alors cent signatures d’élus et mille soutiens d’adhérents. Aujourd’hui, il en compte « plusieurs milliers », selon Othman Nasrou, son directeur de campagne, qui n’entend pas donner les chiffres exacts pour « ne pas se lancer dans une course à l’échalote avec les autres candidats ». Aurélien Pradié a obtenu 5 521 parrainages et continue à en recevoir. Entouré des jeunes LR qui l’accompagnaient, Eric Ciotti a déposé ses quelque 6 000 parrainages mercredi 2 novembre.
Le Niçois dispose de plusieurs dizaines de signatures de parlementaires, loin derrière le nombre de Bruno Retailleau. Mais sa ligne dure semble être plus populaire chez les adhérents. Son avantage a un nom, celui de son ami Laurent Wauquiez, personnalité idoine, selon certains, pour représenter Les Républicains à la présidentielle en 2027 – le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes lui a officiellement apporté son soutien. S’il est élu, Eric Ciotti le désignera « candidat dès 2024 ». Voter pour lui, c’est en quelque sorte voter par procuration pour Laurent Wauquiez.
Trouble-fête
Au micro de BFM-TV, M. Ciotti affirme : « Les militants choisiront : s’ils veulent à nouveau les primaires, s’ils veulent attendre novembre 2026 pour attendre le candidat présidentiel hypothétique, ce n’est pas pour moi qu’il faut voter. » Le député dispose également de l’appui des sarkozystes Nadine Morano et Brice Hortefeux ainsi que de vingt-quatre des soixante-cinq députés LR et de treize sénateurs.
Bruno Retailleau, principal adversaire d’Eric Ciotti, possède lui aussi une force de frappe conséquente. Il paraît être bien plus populaire au sein des cadres des Républicains. Son tempérament serait idéal pour concilier les différentes sensibilités du parti. Perçu comme « plus rassembleur » que le député des Alpes-Maritimes, le président du groupe Les Républicains au Sénat a les faveurs de la grande majorité de ses troupes parlementaires. Au total, 99 sénateurs LR sur 145 font bloc derrière lui. Le président du Sénat, Gérard Larcher, et l’ancien porte-parole d’Eric Ciotti, Stéphane Le Rudulier, lui ont également apporté leur soutien. Idem pour six députés et trois eurodéputés, dont François-Xavier Bellamy.
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