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Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale augmente ses taux et annonce que la hausse n’est pas terminée

Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale augmente ses taux et annonce que la hausse n’est pas terminée


Un trader réagit à l’annonce du président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, d’augmenter les taux d’intérêts, à la Bourse de New York, le 2 novembre 2022.

La banque centrale américaine, la Réserve fédérale (Fed), a relevé ses taux de 0,75 point, pour la quatrième fois consécutive, mercredi 2 novembre, et elle va continuer : « Il est prématuré de parler d’une pause, a indiqué son président, Jerome Powell. Nous pensons que nous avons du chemin à parcourir… avec les taux d’intérêt. » Ses taux directeurs, qui se situaient juste au-dessus de zéro en mars 2022, sont désormais supérieurs à 3,75 %. La Bourse n’a pas du tout apprécié : l’indice S&P 500 a fini la séance en forte baisse de 2,50 % tandis que le Nasdaq, riche en technologies, reculait de 3,36 %.

Le retournement a été complet après la publication du communiqué de la Fed, à 14 heures, qui avait été bien accueilli par les marchés. La banque centrale adoptait un ton moins agressif que par le passé. « Le Comité [de politique monétaire] tiendra compte du cumul du resserrement de la politique monétaire, du décalage avec lequel la politique monétaire affecte l’activité économique et l’inflation, ainsi que l’évolution économique et financière », expliquait la Fed. Traduction : la banque sait que la hausse des taux met du temps à produire ses effets et elle ne sera pas sourde à l’évolution de la conjoncture, alors que les dirigeants d’entreprises crient à la récession et que l’aile gauche démocrate s’inquiète de la remontée du chômage. Les marchés sont alors passés dans le vert, estimant que la Fed annonçait son fameux « pivot », un retour vers une politique plus accommodante au cours des prochains trimestres.

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Douche froide

C’était compter sans la conférence de presse de son président, Jerome Powell, qui a fait l’effet d’une douche froide. La question est désormais moins la brutalité de la hausse (quatre hausses de 0,75 point, ce qui est inédit depuis quatre décennies), que son niveau final et la durée pendant laquelle il faudra maintenir ces taux élevés. La prochaine hausse, en décembre, pourrait n’être que d’un demi point. Mais M. Powell a surtout indiqué qu’il pensait que le niveau final des taux d’intérêt serait plus élevé que ne le pensait la Fed lors de sa dernière réunion de septembre.

Ensuite, M. Powell n’a pas le sentiment que son institution, qui assurait encore l’an dernier que l’inflation était « provisoire », a agi trop brutalement : « Je n’ai pas l’impression que nous ayons trop resserré ou bougé trop vite », a-t-il déclaré. Et il persiste à estimer qu’il est moins dangereux d’en faire trop que pas assez. Pour lui, laisser les anticipations d’inflation des entreprises et des particuliers s’ancrer dans l’économie, c’est prendre le risque d’une spirale inflationniste catastrophique. En revanche, si la hausse des taux est trop forte et provoque une récession, il sera toujours temps de desserrer la contrainte monétaire pour relancer l’économie.

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