Des milliers de personnes se sont réunies, samedi 29 octobre, à Paris et dans d’autres villes françaises en soutien au mouvement de contestation qui secoue l’Iran depuis la mort de Mahsa Amini, et pour exiger une pression plus forte sur le régime de Téhéran.
Dans la capitale, 2 500 personnes ont pris part au rassemblement place de la République, selon la préfecture de police de Paris. Les manifestants brandissaient de nombreux drapeaux iraniens et des pancartes avec des slogans tels que « Femmes, vie, liberté » ou encore « They kill us in your silence #mahsaamini » (ils nous tuent alors que vous êtes silencieux).
« Je pense qu’il y a une vraie révolution et je pense qu’ils vont arriver jusqu’à la liberté », a déclaré Mahtab Ghorbani, 39 ans, écrivaine exilée en France depuis cinq ans et l’une des organisatrices de ce rassemblement. « Je suis très contente de la solidarité des Français, qui se coupent les cheveux et partagent des vidéos. Par contre, niveau politique et diplomatique, on a besoin de mesures un peu plus sévères », a pour sa part estimé Mahboubeh Moradi, 35 ans, étudiante en anthropologie et membre du collectif à l’initiative de la manifestation.
A Toulouse, ils étaient environ 150 à défiler. Munis de drapeaux iraniens, les manifestants ont formé une chaîne humaine en scandant « Femmes, vie, liberté ».
Manifestations durement réprimées
A Lyon, environ 250 personnes, selon la préfecture du Rhône, ont répondu à l’appel du Collectif des anciens étudiant de Lyon et ont participé à une marche au départ de la place Bellecour. Ils brandissaient des pancartes « Solidarité pour la liberté », « Nous sommes tous révoltés », « #MahsaAmini », et scandaient « le régime islamique on n’en veut pas, le régime misogyne on n’en veut pas », « Oui à une république démocratique en Iran ».
« On veut que la France pense davantage aux droits humains qu’aux intérêts économiques », a expliqué Saeed Shafiei, 47 ans, membre du Collectif. Pour ce franco-iranien doctorant à l’Institut d’études politiques (IEP) de Lyon, « les diasporas iraniennes en France doivent donner de l’énergie », à ceux qui se battent depuis « 43 jours » contre un gouvernement « totalitaire et répressif », « meurtrier de plus de 200 frères et sœurs iraniens » mais surtout que « les puissances étrangères agissent ».
En Iran, depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, jeune Kurde iranienne de 22 ans, la contestation, menée notamment par les femmes, ne faiblit pas. Mahsa Amini est décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique. Au slogan initial de « femmes, vie, liberté » se sont ajoutés, au fil de manifestations durement réprimées, des mots d’ordre ouvertement dirigés contre la République islamique fondée en 1979.