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Plus de 150 défenseurs des droits de l’Homme ont été assassinés au cours des neuf premiers mois de l’année en Colombie, un chiffre supérieur à celui enregistré au cours de la même période en 2021, a annoncé vendredi le bureau du médiateur.
Un chiffre qui donne le vertige. Plus de 150 personnes engagées dans la défense des droits humains ont été assassinées au cours des neuf premiers mois de l’année en Colombie, a annoncé vendredi 28 octobre le bureau du médiateur.
Entre janvier et septembre, cet organisme étatique – qui veille au respect des droits de l’Homme – a enregistré 157 meurtres de militants, plus que les 109 enregistrés les trois premiers trimestres de l’année 2021.
Trente-deux indigènes figurent parmi ces victimes, dans un pays dont 4,4 % des 50 millions d’habitants appartiennent à un peuple autochtone.
Depuis la conclusion de la paix avec la guérilla des FARC en 2016, les assassinats de dirigeants de communautés ethniques sont récurrents.
Les ONG affirment que des guérilleros toujours en activité, des trafiquants de drogue ainsi que des agents de l’État sont à l’origine de ces meurtres.
Disputes pour le contrôle des cultures de cocaïne
« Je lance un nouvel appel aux groupes armés illégaux à respecter la vie et l’intégrité des dirigeants (des communautés ethniques minoritaires, NDLR) et des défenseurs des droits de l’Homme, ils jouent un rôle fondamental dans la garantie des droits des communautés et le renforcement de la démocratie dans les régions », a dit le médiateur, Carlos Camargo.
Dans les zones où il y a eu le plus grand nombre d’homicides, des groupes armés se disputent le contrôle des cultures de drogue, la Colombie étant le premier producteur mondial de cocaïne.
Ce pays est l’un des les plus dangereux pour les militants, selon des ONG comme Global Witness, qui, dans son rapport sur 2021, le classe à la deuxième place concernant les assassinats de défenseurs de l’environnement (33).
Le nouveau président colombien, Gustavo Petro, souhaite obtenir par la négociation le désarmement des rebelles toujours en activité et que les trafiquants de drogue soient déférés devant la justice.
Avec AFP