La grève a été reconduite, samedi 22 octobre au matin, jusqu’à lundi, au dépôt de carburants TotalEnergies de Feyzin (Rhône), a annoncé la Confédération générale du travail (CGT). Selon Pedro Alfonso, son délégué syndical, entre 120 et 130 salariés sont en grève, ce qui représente 90 % du service des expéditions et du service Vemu (énergie, mouvement et utilité), au sein desquels est concentré le mouvement.
Six membres du personnel, grévistes ou intérimaires, ont par ailleurs été réquisitionnés sur ordre du préfet ce même samedi, a-t-il précisé. « La détermination des grévistes est intacte », a affirmé le responsable syndical, dénonçant des réquisitions réalisées « sans respect du code du travail ». Les salariés seront invités à se prononcer sur la suite du mouvement lundi.
13 % des stations en manque de gazole ou d’essence
Les stations-service font face à d’importantes difficultés d’approvisionnement en raison de ce mouvement de grève lancé le 27 septembre dans les raffineries et dépôts de TotalEnergies, même si une amélioration a été constatée ces derniers jours. Selon le gouvernement, 13 % des stations étaient en manque de gazole ou d’essence vendredi soir, contre 16,9 % la veille.
Les salariés réclament l’augmentation de leur salaire de manière à faire face à l’inflation et compte tenu des bénéfices considérables engrangés par le groupe pétrolier.
Le gouvernement a réquisitionné des salariés sur plusieurs sites et le travail a repris dans plusieurs raffineries et dépôts de carburant de TotalEnergies, après un accord négocié dans la nuit du 13 au 14 octobre entre la direction et deux syndicats – Confédération française démocratique du travail (CFDT) et la Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres (CFE-CGC). La CGT n’a pas signé cet accord et deux sites poursuivent leur grève, en Normandie et à Feyzin.
A Gonfreville-l’Orcher, en Normandie, « la grève est reconduite jusqu’au 27 octobre », jour où TotalEnergies doit annoncer ses résultats du troisième trimestre, « à moins que la direction ne nous contacte avant », a annoncé vendredi Ludovic Desplanches, élu CGT.
Vendredi, la CGT a répliqué aux annonces d’amélioration de la situation faites par le gouvernement en appelant à deux nouvelles journées nationales de grève interprofessionnelle les 27 octobre et 10 novembre, par la voix de la secrétaire confédérale du syndicat, Céline Verzeletti. Un moyen de ne pas relâcher la pression sociale pour que l’augmentation des salaires soit générale.