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Les comptes de l’assurance-chômage excédentaires pour la première fois depuis 2008

Les comptes de l’assurance-chômage excédentaires pour la première fois depuis 2008


Dans le contexte économique actuel, aussi particulier qu’incertain, les bonnes nouvelles s’accompagnent de la plus grande prudence. Aucune euphorie n’a ainsi entouré la publication, jeudi 20 octobre, des prévisions financières de l’Unédic, l’association paritaire chargée de la gestion de l’assurance-chômage. Le moment avait pourtant quelque chose d’inédit par son caractère positif : cette année, le régime est excédentaire pour la première fois depuis 2008, à hauteur de 4,4 milliards d’euros. Un chiffre d’autant plus remarquable qu’il est plus de deux fois supérieur à ce que prévoyait l’organisme en juin. Surtout, ce dernier table sur un résultat du même ordre (+ 4,2 milliards d’euros) en 2023 et en 2024.

« On se garde bien de parler d’excédent budgétaire, mais plutôt de solde positif, avec notre niveau de dette », a nuancé le vice-président de l’Unédic, Jean-Eudes Tesson, membre du Medef, lors d’une conférence de presse au siège de l’organisme, jeudi. Il n’empêche, la bonne santé de l’assurance-chômage permet à l’Unédic d’accélérer le remboursement de cette dette, qui demeure certes toujours importante, à 59,2 milliards d’euros fin 2022. Parmi lesquels figurent les 18,4 milliards d’euros de dette Covid, dont la question du traitement n’est toujours pas réglée avec le gouvernement. Dette Covid mise à part, l’Unédic espère retrouver en 2024 un niveau d’endettement inférieur (32,8 milliards) à son niveau d’avant crise (36,8 milliards).

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Les comptes de l’assurance-chômage tirent notamment parti des créations d’emploi, qui restent en hausse en 2022 (+ 246 000) malgré le ralentissement de l’activité économique (hausse du produit intérieur brut de 2,5 % sur un an, contre 6,8 % en 2021), selon la note diffusée par les services du régime. Un phénomène qui stimule les cotisations sociales et, donc, les recettes du régime. Ce dernier prévoit cependant un coup d’arrêt en 2023, tant pour les créations d’emploi (- 6 000) que pour la croissance (+ 0,3 % du PIB) avant un rebond en 2024 (+ 92 000 créations d’emplois et 1,6 % de croissance).

Le double effet de l’inflation

L’inflation joue également un rôle important dans les comptes de l’Unédic, avec deux effets opposés. Un premier positif pour les recettes, avec l’augmentation des salaires et donc de la masse salariale. Mais ce paramètre aura en revanche des conséquences négatives à plus long terme et « se traduira par une progression plus soutenue de l’allocation journalière versée aux demandeurs d’emploi », selon l’Unédic. En effet, les nouveaux allocataires qui entreront dans le système auront des salaires plus élevés et, en conséquence, des indemnités plus importantes.

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