L’Allemagne va prolonger le fonctionnement de ses trois dernières centrales nucléaires, a annoncé, lundi 17 octobre, le chancelier Olaf Scholz. « Les bases légales seront créées pour permettre le fonctionnement des centrales nucléaires Isar 2, Neckarwestheim 2 et Emsland au-delà du 31 décembre 2022 et jusqu’au 15 avril 2023 », précise une lettre du chancelier au gouvernement que l’Agence France-Presse (AFP) a pu consulter.
Entre impératifs énergétiques et considérations politiques, Berlin n’avait auparavant annoncé que le maintien de deux des trois centrales au-delà de fin 2022.
Frictions au sein du gouvernement de coalition
La première économie européenne s’efforce de réduire sa dépendance aux importations énergétiques russes dans un contexte de guerre en Ukraine. L’Allemagne avait initialement pour objectif de sortir du nucléaire avant fin 2022.
Le sort de la centrale d’Emsland (Basse-Saxe), dans le nord de l’Allemagne, avait suscité des frictions au sein du gouvernement de coalition de M. Scholz (Parti social-démocrate), entre Verts antinucléaires et libéraux-démocrates notamment. Mais le chancelier a finalement tranché, sans qu’un consensus ait été trouvé.
Le gouvernement allemand a par ailleurs également décidé de prolonger l’activité de plusieurs centrales à charbon jusqu’au printemps 2024, même s’il s’est fixé comme objectif d’abandonner cette énergie en 2030.
La militante écologiste suédoise Greta Thunberg a estimé préférable de continuer à utiliser les centrales nucléaires actuellement en activité en Allemagne plutôt que de se tourner vers le charbon, dans un entretien à la télévision allemande, le 12 octobre.