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Invaincu en Ligue 1 et en Ligue des champions, Paris voit son rythme ralentir depuis le nul au match aller face au Benfica, qu’il affronte de nouveau mardi. Entre un jeu moins flamboyant et un Mbappé mécontent dans son rôle de pivot, le PSG aimerait chasser ses doutes avant même qu’ils ne s’installent.
Quand il s’agit de chroniquer les exploits footballistiques du PSG, la presse française agite souvent deux spectres : celui de la « remontada« , du surnom de l’infamante défaite en 2016 face au FC Barcelone, et celui de la « crise de novembre », ce passage à vide qui toucherait le club de la capitale française à chaque onzième mois de l’année.
Cette année, la traditionnelle crise pourrait avoir un peu d’avance en cas de déconvenue mardi 11 octobre face au Benfica en Ligue des champions.
Certes, Paris n’est pas (encore) en danger. Invaincu cette saison, le club maîtrise son destin dans le groupe H. Il peut même se qualifier dès mardi en cas de victoire et si la Juventus ne gagne pas à Haïfa, tandis qu’en Ligue 1, le champion de France en titre est toujours leader avec huit victoires et deux nuls en dix journées. Cependant, quelques symptômes inquiètent déjà.
L’attaque à la peine
Chiffres révélateurs du fléchissement parisien, l’attaque qui tournait à une moyenne de 4 buts par match sur les sept premières rencontres, du Trophée des champions contre Nantes (4-0) au match du 3 septembre contre le même adversaire (3-0), est tombée à 1,4 but par match sur les sept suivantes. D’ailleurs, à quelques jours de ce match contre le Benfica, Paris a concédé un match nul et vierge à Reims (0-0), son premier match sans marquer de but cette saison.
Trois jours avant, c’était le Benfica qui volait dans les plumes des Parisiens dans une rencontre très intense (1-1). À égalité de points avec Paris, les « Aigles » portugais pourraient également profiter d’une performance pour assurer leur qualification.
Une baisse de forme en défense
En défense centrale, Marquinhos n’est pas redevenu l’intraitable capitaine qui dominait ses adversaires et semble toujours courir après son meilleur niveau depuis son malheureux match face au Real Madrid en Ligue des champions, qui remonte tout de même à plus de sept mois.
Du côté des pistons alignés par Galtier, Achraf Hakimi traverse également une moins bonne période, à droite, et s’est aussi montré très nerveux à Reims.
Heureusement, Gianluigi Donnarumma est au sommet de sa forme, avec de nombreux arrêts décisifs. Mais que le gardien soit actuellement le meilleur joueur du club montre bien que la crise couve au PSG.
« #PivotGang » ou la frustration de Mbappé
Il faut ajouter à cela que Kylian Mbappé semble connaître un passage à vide après avoir porté sur son dos le PSG la saison dernière. Face à Reims, le prodige de Bondy s’est montré nerveux, avec un tacle très appuyé en toute fin de match, signe de frustration qui lui a valu un jaune mais qui aurait pu coûter plus cher. « Kyky » n’a marqué qu’un but sur ses quatre derniers matches avec Paris et a raté des face-à-face dans lesquels il excelle d’habitude.
La superstar française est-elle frustrée ? C’est en creux le message qu’il tente de faire passer depuis plusieurs jours par médias interposés et qui jette forcément le trouble, étant donné le poids pris par le joueur au sein du club de la capitale, dont il fait figure de nouveau porte-drapeau.
Après la victoire de l’équipe de France face à l’Autriche (2-0) le 22 septembre en Ligue des nations, Mbappé avait mis les pieds dans le plat en évoquant son entente chez les Bleus avec Olivier Giroud : « J’ai beaucoup plus de liberté ici, le coach sait qu’il y a un numéro 9 comme ‘Olive’ qui occupe les défenses, moi je peux me balader, aller dans les espaces, demander les ballons. À Paris, c’est différent, il n’y a pas ça, on me demande de faire le pivot », avait déclaré l’attaquant français (23 ans), auteur de l’ouverture du score.
Mbappé en a rajouté une couche samedi à la suite du nul piteux ramené de Reims par le PSG en championnat (0-0), en se fendant d’un post sur Instagram : « Match nul, rdv mardi », suivi notamment du mot-clé « #PivotGang ». Une attaque feutrée mais tout de même frontale contre les choix de l’entraîneur Christophe Galtier. Selon L’Équipe, le PSG n’envisagerait cependant pas de sanctions ou de réprimandes envers le joueur.
« Il est sûrement beaucoup plus cadenassé devant chez nous, vu les profils que nous avons à disposition », avait de son côté reconnu Christophe Galtier le 29 septembre, précisant cependant dans la foulée : « Je ne pense pas qu’il ait moins de liberté », histoire d’éteindre vite l’incendie.
Avec la réception du Benfica puis le « classique » français dimanche face à l’OM, Kylian Mbappé devrait avoir l’occasion de retrouver son efficacité et la gloire des projecteurs, d’autant que son coéquipier, la légende Lionel Messi, est donnée absente au moins pour le match de C1. Mais en cas de double contre-performance, l’étincelle de la frustration de Mbappé pourrait bien allumer le brasero de la discorde qui chauffe Paris à chaque mois de novembre.