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La droite n’en finit pas de s’émanciper de Nicolas Sarkozy

La droite n’en finit pas de s’émanciper de Nicolas Sarkozy


Bruno Retailleau au campus des jeunes du parti Les Républicains, à Angers le 4 septembre 2022.

Le concept est bien connu. En politique, comme dans la vie, il est parfois nécessaire de tuer le père pour prendre son envol. Après nombre de soubresauts et d’atermoiements durant ces derniers mois, la droite semble avoir résolu de sacrifier symboliquement son patriarche à elle : Nicolas Sarkozy. Longtemps, l’ancien président de la République, dernier issu de cette famille politique à avoir réussi à rallier le palais de l’Elysée, a fait figure de personnalité intouchable. Reconnu de tous comme étant au-dessus du lot par son talent politique, il prodiguait conseils et menaces, et faisait ou défaisait les ambitions de tous ceux qui tentaient d’émerger après lui au sein du parti Les Républicains (LR).

Cette époque semble pourtant révolue. De quelques mots au début de l’été, on est passé aujourd’hui à des phrases très claires. En particulier de la part du candidat à la présidence du parti Bruno Retailleau. Interrogé sur le fait que l’ex-chef de l’Etat aurait déclaré vouloir quitter la formation de droite s’il était élu à sa tête, le patron des sénateurs LR a répondu, le 4 octobre, sur Europe 1 : « Je vais vous faire une confidence : si je suis élu et si Nicolas Sarkozy souhaite quitter LR, qu’il le fasse. Je ne le retiendrai pas. » Ambiance.

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Une charge violente et des propos inimaginables il y a peu. Certes, les relations entre les deux hommes n’ont pas toujours été au beau fixe. En 2020, quand M. Retailleau hésitait à participer à la primaire de LR pour l’élection présidentielle, M. Sarkozy avait déjà laissé entendre à des visiteurs qu’il n’accepterait pas que l’ancien lieutenant de François Fillon soit le candidat de la droite pour le scrutin élyséen. Mais ça n’explique pas tout. Car le sénateur de Vendée est loin d’être le seul à sonner la charge contre cette figure tutélaire du parti. En mai, Aurélien Pradié, député du Lot et lui aussi candidat à la présidence de LR, avait déjà appelé à « rompre avec le sarkozysme ».

« Tourner la page »

Plus récemment, dans un courrier envoyé aux adhérents, M. Pradié n’a pas mâché ses mots : « Il faudra tourner la page de Nicolas Sarkozy, que j’ai admiré comme président, mais qui aujourd’hui sème le trouble et ne nous soutient plus. » Dépendre des sautes d’humeur de l’ancien président de la République, très peu pour la jeune garde. Nicolas Sarkozy « a été un grand président, mais il n’est plus l’avenir de la droite. Il en est l’histoire », abonde le député du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger. En juillet, c’était le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, lui aussi candidat à la tête de LR et résolument sarkozyste, qui déclarait : « La droite doit rompre son lien de dépendance avec Nicolas Sarkozy. »

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