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vague ultraconservatrice au Congrès et dans les Etats de la fédération

vague ultraconservatrice au Congrès et dans les Etats de la fédération


Le général de l’armée brésilienne Eduardo Pazuello lors de la convention nationale du Parti libéral au cours de laquelle Jair Bolsonaro a officiellement lancé sa campagne de réélection présidentielle, au gymnase Maracanazinho de Rio de Janeiro, au Brésil, le 24 juillet 2022.

Quel qu’il soit, le prochain président du Brésil devra gouverner avec un Congrès très conservateur. Les 156 millions d’électeurs appelés aux urnes devaient en effet également renouveler, dimanche 2 octobre, la totalité des membres de la Chambre des députés, un tiers des sièges de sénateurs et l’ensemble des gouverneurs et assemblées régionales du pays. Pour ces élections, aussi capitales que la présidentielle dans un pays fédéral, l’extrême droite s’est implantée et progresse.

Au Sénat, le Parti libéral (PL) de Jair Bolsonaro a obtenu 14 sièges contre seulement 8 pour le Parti des travailleurs (PT) de Lula et devient la première formation à la chambre haute. Plusieurs figures du gouvernement d’extrême droite l’ont ici emporté, tel le vice-président Hamilton Mourao, la ministre de l’agriculture, Tereza Cristina, ou celle de la famille, la pasteure Damares Alves. Sergio Moro, juge « star » de l’opération anticorruption du « Lava Jato » et ancien ministre de la justice de Jair Bolsonaro, avec qui il a finalement rompu, est élu sénateur de l’Etat du Parana. « Le bolsonarisme a conquis le Sénat et l’on va assister à une bataille idéologique féroce avec la gauche ces prochaines années », prédit Thomas Traumann, politologue attaché à la Fondation Getulio Vargas. La réélection de l’actuel président de la chambre haute, le centriste Rodrigo Pacheco, est aujourd’hui tout sauf garantie.

Lire notre reportage : Article réservé à nos abonnés Au Brésil, Bolsonaro profite de la fête du bicentenaire pour galvaniser ses partisans

A la Chambre des députés, cette fois, le PL de Jair Bolsonaro remporte la victoire, conservant la première place avec 99 sièges conquis. Mais, dans une assemblée très éclatée, comptant une vingtaine de partis politiques élus à la proportionnelle, ce succès reste à relativiser. A la chambre basse domine toujours le Centrao, ce « gros centre » rassemblant une constellation de formations opportunistes, sans idéologie et le plus souvent corrompues. Celles-ci ont conquis, dimanche 2 octobre, autour de 148 sièges. « On constate que les partis du Centrao emportent la mise, déclare encore Thomas Traumann. C’est une victoire pour Arthur Lira, figure du centre, leader du Parti progressiste [le PP] et allié de Bolsonaro, qui a disposé d’un budget exceptionnel, offert par le pouvoir, pour faire élire ses alliés. »

Percées inattendues

Parmi les autres figures d’extrême droite à Brasilia, Eduardo Bolsonaro, troisième fils du président, est réélu député fédéral de Sao Paulo, malgré la perte d’un million de voix par rapport à 2018. Le général Eduardo Pazuello, ministre de la santé de Jair Bolsonaro durant la gestion catastrophique de la pandémie de Covid-19, a, de son côté, reçu plus de 205 000 suffrages, devenant le deuxième député le mieux élu de l’Etat de Rio. Enfin, Ricardo Salles, ancien ministre de l’environnement, connu pour ses provocations contre les écologistes, est également élu député à Sao Paulo.

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