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« Il reste à inventer l’architecture bas carbone et du vivant, comme il a été inventé celle de la pierre et du béton »

« Il reste à inventer l’architecture bas carbone et du vivant, comme il a été inventé celle de la pierre et du béton »


Alors que les lois environnementales se succèdent depuis 1975 et intègrent le climat à leurs préoccupations à partir de 1995, il faut attendre le 1er janvier 2022 pour que la filière de la construction passe d’une réglementation thermique à une réglementation environnementale multicritère : la RE2020.

Afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050, la RE2020 accélère la décarbonation de la filière de la construction, diminue les gaz à effets de serre et améliore le confort. Plusieurs objectifs doivent alors être remplis : diminuer l’impact carbone des bâtiments en tenant compte de leurs émissions tout au long de leur cycle de vie, poursuivre l’amélioration de leur performance énergétique et garantir une adaptation des bâtiments neufs aux conditions climatiques futures.

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Pour ce faire, l’architecte doit opérer une transition vers une architecture bas carbone qui a pour vocation de réduire l’empreinte du bâtiment tout au long de sa vie : de sa conception à son usage, en passant par sa construction, l’utilisation et le transport de matériaux, la logistique sur le chantier, mais aussi la réduction des consommations nécessaires à son utilisation (énergie, eau, remplacement de composants). Cette architecture passe par la mise en œuvre et la systématisation de méthodes de construction raisonnée, de stockage carbone, d’économie circulaire, jusqu’à son exploitation maîtrisée, voire sa transformation.

Si l’enjeu technique est immense, il reste aussi à inventer l’architecture bas carbone et du vivant, comme il a été inventé celle de la pierre et du béton. L’architecte s’appuiera alors sur la qualité architecturale et la stratégie nationale et environnementale, qui relèvent de valeurs qui font de sa pratique un art du quotidien.

Solidité, habitabilité, beauté

Sans dogmatisme et sans céder aux modes toujours changeantes, et ce depuis Vitruve – premier architecte romain dont les écrits nous soient parvenus –, il s’adossera aux trois principes incontournables qui persistent à travers les siècles :

– La solidité, c’est-à-dire le choix correct du mode constructif et surtout la qualité de mise en œuvre de la construction.

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– L’habitabilité et la qualité d’usage, qui vise à rechercher le plus grand confort dans l’usage du bâtiment : le fonctionnement, l’orientation, la distribution des espaces, les volumes, les vides, les pleins, la lumière, l’acoustique, l’ergonomie, la thermique, etc.

– La beauté, qui réside dans l’harmonie des proportions, des matières, dans la relation du bâtiment à son environnement. La beauté de l’ouvrage est la part qui se partage avec les autres, même s’ils n’en ont pas l’usage. Il s’agit donc d’une valeur collective symbolique.

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