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Une bousculade provoquée par des fans ayant envahi le terrain lors d’une rencontre entre deux équipes rivales a fait au moins 174 morts en Indonésie. Le président Joko Widodo a ordonné, dimanche, une enquête sur la sécurité des matches de football dans le pays.
C’est l’une des pires tragédies de l’histoire du football : au moins 174 personnes sont mortes, samedi 1er octobre, en Indonésie, dans un mouvement de foule provoqué par des fans envahissant un terrain après un match, ont rapporté, dimanche, les autorités locales.
Dans un communiqué, le président de la Fédération internationale de football (Fifa) Gianni Infantino a évoqué « une tragédie au-delà de l’imaginable ».
“The football world is in a state of shock following the tragic incidents that have taken place in Indonesia at the end of the match between Arema FC and Persebaya Surabaya at the Kanjuruhan Stadium. » – FIFA President Gianni Infantino.
Full statement: https://t.co/dksCbowInH
— FIFA Media (@fifamedia) October 2, 2022
Le drame, qui s’est déroulé samedi soir dans la ville de Malang, dans l’est de l’île de Java, a aussi fait quelque 180 blessés dans cet archipel d’Asie du Sud-Est où les rivalités entre supporters virent souvent à la catastrophe.
Des supporters de l’équipe du Arema FC ont pénétré sur le terrain du stade Kanjuruhan après la défaite de leur équipe 3 à 2 contre celle de Persebaya Surabaya. C’était la première fois en plus de vingt ans que l’Arema FC perdait face à sa grande rivale.
La police, qui a qualifié cet incident d' »émeutes », a tenté de persuader les fans de regagner les gradins et a tiré des gaz lacrymogènes après la mort de deux policiers. De nombreuses victimes ont été piétinées mortellement.
Plusieurs personnes ont notamment été écrasées alors qu’elles couraient vers l’une des sorties du stade, et sont mortes asphyxiées, a détaillé dans un communiqué le chef de la police locale, Nico Afinta.
Des images capturées à l’intérieur du stade montrent une énorme quantité de gaz lacrymogène et des personnes s’agrippant aux barrières, tentant de s’échapper. D’autres portaient des spectateurs blessés, se frayant un chemin à travers le chaos.
Joueurs sous haute protection
Le spectacle désolant devant le stade, dimanche matin, révélait les agitations de la veille : des véhicules calcinés, dont un camion de police, jonchaient les rues.
Le gouvernement indonésien a présenté ses excuses pour cet incident et a promis d’enquêter sur les circonstances de ce mouvement de foule.
Le ministre des Sports et de la Jeunesse, la police nationale et le chef de l’Association nationale du football indonésien doivent mener « une évaluation complète des matches de football et des procédures de sécurité », a déclaré le président indonésien, Joko Widodo, dans un discours télévisé.
De son côté, l’Association de football d’Indonésie (PSSI) a suspendu tous les matches prévus cette semaine et interdit à l’Arema FC d’organiser des matches à domicile pour le reste de la saison. Une équipe d’enquêteurs doit se rendre également à Malang pour établir la cause de l’écrasement.
« Nous sommes désolés et nous présentons nos excuses aux familles des victimes et à toutes les parties pour cet incident », a dit le président de PSSI, Mochamad Iriawan.
La violence des supporters est un problème en Indonésie, où les rivalités de longue date se sont transformées en affrontements mortels.
Certains matches – le plus important étant le Old Indonesia Derby entre Persija Jakarta et Persib Bandung – sont si tendus que les joueurs des équipes de haut niveau doivent s’y rendre sous haute protection.
Avec AFP