Les litières minérales constituent entre 5% et 10% des mâchefers, ce qui représente entre 40’000 et 80’000 tonnes par année de déchets en Suisse. Or, la place dédiée à ces résidus de combustion dans les décharges est limitée. Quelles sont les alternatives?
En Suisse, 30% des ménages possèdent un chat à la maison, selon l’Office fédéral de la statistique. Or, qui dit chat dit litière et qui dit litière dit déchets. Certaines litières pour chat à base d’argile ou de silice ne brûlent pas pendant leur incinération. Autrement dit, elles génèrent des mâchefers ou résidus de combustion devant être stockés spécifiquement dans des décharges.
Ces litières minérales constituent entre 5% et 10% des mâchefers, ce qui représente entre 40’000 et 80’000 tonnes par année de déchets en Suisse.
Utiliser des litières végétales
Le problème de ces litières à base d’argile est la place qu’elles prennent dans les décharges pour mâchefers. « Or, cette place est limitée et il est dommage de la gaspiller avec des litières pour chats », explique Robin Quartier, directeur de l’Association suisse des exploitants d’installations de traitement des déchets, interrogé par On en parle.
Pour remédier au problème, Robin Quartier recommande l’usage de litières pour chats d’origine végétale plutôt que minérale. « Les litières en argile ne se détruisent pas. Elles sont donc beaucoup plus nuisibles pour l’environnement que les litières pour chats à base végétale, complètement éliminées à l’incinération. Mieux encore, elles libèrent de l’énergie dans les usines de valorisation thermique, utilisable dans le chauffage à distance. »
Il existe ainsi des litières de copeaux, de sciure de bois ou de maïs, mais plusieurs villes comme Genève et Zurich déconseillent de les jeter au compost malgré leur biodégradabilité. Les déjections des chats sont en effet problématiques « à cause d’un risque potentiel d’infection avec des maladies comme la toxoplasmose et la ténia du renard », précise Robin Quartier.
Les mâchefers, des résidus difficiles à réutiliser
Sur les 24 millions de tonnes de déchets livrés aux usines de valorisation thermique, 20%, soit 4,8 millions de tonnes, ne brûlent pas. Ce sont les mâchefers. « Les sables à chat constituent 5% à 10% des mâchefers. Il y a aussi des gravillons et du sable, ramassés lors du balayage de nos chaussées, du béton, de la vaisselle cassée provenant des ménages et du verre jeté dans les poubelles publiques par erreur. »
Les mâchefers sont difficiles à réutiliser. « Ces matériaux n’ont pas de capacités mécaniques très intéressantes. Néanmoins, des projets de recherche tentent de revaloriser les restes minéraux », conclut Robin Quartier.
Sujet radio et propos recueillis par Marie Tschumi
Adaptation web: Myriam Semaani