Les pays neutres finiront-ils par se ranger derrière l’Ukraine et ses alliés? C’est le pari que font plusieurs dirigeants occidentaux.
Il faut dire que les perdants n’attirent jamais beaucoup de sympathie. Comme beaucoup de dirigeants des pays neutres sont eux-mêmes des dictateurs, aucun ne veut être assimilé à Poutine.
L’Inde et la Chine manifestent une attitude de plus en plus tiède à l’égard de la Russie. La Chine lui apporte un soutien très mesuré et appelle à une résolution diplomatique du conflit ukrainien. La semaine dernière, Narendra Modi a dit à Poutine que le temps n’était pas à la guerre.
Même les dirigeants de la Corée du Nord ont démenti l’affirmation selon laquelle ils auraient vendu des armes à la Russie.
Le carré de pays loyaux autour de la Russie se resserre: Biélorussie, Iran, Syrie et quelques autres.
Faiblesse
Aujourd’hui, Sergeï Lavrov, le jovial ministre des Affaires étrangères de la Russie, est arrivé avec une heure et demie de retard à la réunion du Conseil de sécurité qui portait sur la Russie et l’Ukraine. Il est reparti sitôt après avoir lu son discours.
Certains estiment que cette courte apparition marque le mépris dans lequel la Russie tient l’ONU. D’autres pensent que Lavrov ne voulait pas subir les critiques des autres dirigeants.
Qu’importe. Dans tous les cas, la faible participation de Lavrov montre la faiblesse de la position russe et la difficulté de rallier d’autres pays à sa cause.
Fuite
Même les Russes se réveillent. Ils commencent à fuir leur pays. Les prix des billets d’avion vers l’extérieur augmentent en flèche. Les automobiles forment de longues files d’attente aux frontières.
Contrairement à ce que prétendent les autorités russes, la conscription ne toucherait pas que les réservistes. Les jeunes sont très inquiets, et les Russes en général commencent à comprendre que cette guerre, présentée comme une opération spéciale, est une boucherie.
Dans ces conditions, le gouvernement Poutine risque de se trouver de plus en plus isolé.
