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Rien à perdre | Le Journal de Montréal

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CHARLOTTE, Caroline du Nord | Un véritable tour de force. C’est ce que la formation internationale doit exécuter à la perfection dans cette mission quasi impossible à la Coupe des Présidents. Elle doit envoyer au tapis l’une des meilleures équipes américaines de l’histoire. Rien de moins. 

Les hommes de Trevor Immelman portent l’étiquette des négligés cette semaine sur le très long parcours de Quail Hollow, en Caroline du Nord. Une étiquette écrite en grosses lettres et en caractères gras, surlignés et soulignés en prime. 

Car sur papier, ils n’ont aucune chance de vaincre l’équipe dirigée par Davis Love III, dont le noyau dur a infligé une sévère correction à la formation européenne à la Coupe Ryder il y a exactement 12 mois. 

Huit des 12 joueurs internationaux n’ont aucune expérience de cette compétition alors le meilleur d’entre eux pointe au 17e rang mondial. Et il ne faut pas oublier qu’ils sont dépouillés des services du troisième golfeur au monde, Cameron Smith, qui a décidé de les délaisser pour l’argent en traversant du côté obscur avec LIV Golf, soutenu par des fonds saoudiens. 

À la guerre

Malgré toutes ces embûches à l’aube de cette 14e Coupe des Présidents, les internationaux n’agitent pas leur drapeau blanc. Loin de là. Ils veulent créer la surprise comme tant de négligés ont déjà accompli des exploits dans le monde du sport. 

Unis et animés par une énergie sans pareille, ils sont prêts à aller à la guerre sur le parcours de 7576 verges. L’histoire s’écrira ensuite d’elle-même au fil des prochains jours. 

« On n’a absolument rien à perdre, a tonné le capitaine Immelman en conférence de presse, hier. Il ne faut pas craindre les conséquences. Ces gars se sont botté le derrière depuis leur enfance pour participer à ce type de compétition. 

« Je veux que mes gars aient confiance en leurs moyens et qu’ils puissent croire en eux. Mais je veux aussi qu’ils s’amusent et qu’ils savourent chaque instant. » 

On l’a mentionné lors de l’annonce finale de l’équipe il y a deux semaines, Immelman a maintes fois révisé ses plans avec les golfeurs internationaux qui ont déserté le circuit de la PGA pour rejoindre LIV Golf. Comme il s’agit d’un évènement du PGA Tour, ceux-ci ne peuvent y participer. 

Les vrais

Alors que les dés sont lancés, Immelman ne peut être plus confortable. 

« Les 12 gars qui sont ici sont ceux qui voulaient participer à la compétition. Ce sont ceux avec qui je souhaite livrer cette bataille. »  

Rien n’est impossible. En 2019, les internationaux avaient donné une bonne frousse aux Américains sur le parcours du Royal Melbourne, en Australie. Le groupe alors piloté par nul autre que Tiger Woods l’avait emporté 16-14. 

Unis depuis belle lurette, ils sont débarqués à Charlotte en présentant une énergie contagieuse. Il y a quelques semaines, ils avaient arpenté Quail Hollow quelques jours lors d’une activité d’équipe. 

À sa 10e présence à la Coupe des Présidents, un record, le meneur et doyen Adam Scott n’a même pas besoin de les allumer. Il n’a qu’à s’installer dans le navire et ramer dans la même direction.

« Ils sont si enthousiastes et excités, a souligné l’Australien de 42 ans qui a amassé 19 points en carrière. Ils sont si entraînants que c’est rafraîchissant. On l’avait vu aussi à Melbourne. Nous avions réussi à livrer une bonne bataille.

« Cette semaine, les jeunes n’ont absolument rien à perdre, a ajouté celui qui est flanqué du Japonais Hideki Matsuyama parmi les vétérans. C’est leur scène. Ils peuvent tout démontrer. Je crois que si nous voulons pousser les Américains à un endroit où nous pouvons gagner, il faut savoir s’amuser sur le parcours. » 

Puissance et précision

Les internationaux forment en effet une équipe capable de se démarquer à Quail Hollow. Ils allient puissance et précision. Ils devront contrôler leur fer droit sur les verts et engranger les précieux points. 

Ainsi, ils seront en mesure d’écrire les chapitres de leur histoire quasi impossible. 

Pour mieux comprendre 

Le Tournoi 

  • 12 joueurs dans chaque équipe
  • 4 jours de compétition (demain à dimanche) 
  • 30 matchs au total 
  • Aucun trou de prolongation
  • La première équipe à atteindre 15,5 points remporte la coupe.
  • Si le tournoi se termine à égalité 15-15, les deux équipes partagent la coupe.

3 formats de jeu en formule partie par trou (match-play)

Quatuor  

Chacune des deux équipes (États-Unis et internationale) joue une seule balle à chaque trou. Les golfeurs s’exécutent en alternance jusqu’à ce que la balle tombe dans la coupe. Les coups de départ sont frappés en alternance alors que l’un démarre les trous pairs et l’autre, les trous impairs. L’équipe enregistrant le plus bas score remporte le trou. Si les deux équipes enregistrent le même pointage, le trou reste à égalité. À la fin du match, si l’égalité persiste, chacune des équipes enregistre un demi-point.

4-balles

Chaque golfeur des deux équipes (États-Unis et internationale) sur un même quatuor joue chacun sa balle. Donc quatre balles sont toujours en jeu à chacun des trous. Chaque équipe enregistre sur la carte le plus bas des deux pointages des joueurs à chaque trou. Le score le plus bas remporte le trou. Si le pointage le plus bas est à égalité avec l’équipe adverse, il y a égalité. À la fin du match, si le pointage est identique, chacune des équipes enregistre un demi-point. 

Simple

Chaque match oppose un joueur de l’équipe américaine à l’équipe internationale. Le joueur avec le score le plus bas remporte le trou. Si les pointages sont pareils, l’égalité demeure. À la fin du match, si le score est identique, chacun des golfeurs engrange un demi-point. 

Quail Hollow Express 

Le 16e vert à l’étude

Par une très chaude journée de septembre, sous un soleil de plomb et un mercure dépassant les 35 degrés Celsius, les Canadiens Corey Conners et Taylor Pendrith ont étudié le vert du 16e fanion, une normale 5 de 592 verges, durant une bonne trentaine de minutes à l’entraînement, hier. Décidément, ils opteront davantage vers la gauche pour attaquer les fanions durant le tournoi, car l’aire de dégagement à l’avant de la fosse à la droite du vert restreint les stratégies. Que ce soit avec un fer droit ou un wedge en main, l’approche y est délicate depuis la droite. Ils ont longuement étudié les subtilités de l’endroit comme bon nombre de matchs pourraient y prendre fin durant la compétition. 

Encore LIV Golf

Depuis mai, difficile d’éviter l’éléphant dans la pièce lors d’un tournoi professionnel. Vendredi dernier, les golfeurs évoluant au sein de LIV Golf ont fait parvenir une lettre au président du classement mondial, Peter Dawson, le pressant à ce qu’il rende une décision pour qu’ils puissent engendrer des points au classement, et ce, depuis le premier tournoi de juin. La missive a fait grand bruit. Dawson a rappelé récemment que la demande de LIV Golf, déposée cet été pour devenir un circuit reconnu, poursuit son cheminement et qu’elle est étudiée avec justesse. Il faut rappeler que LIV doit respecter de nombreux critères avant d’être reconnu, dont le format de jeu.

Très bavard à ce sujet depuis des mois, Billy Horschel a encore livré son opinion.

« Comme je l’ai déjà dit, ils avaient à peser leurs décisions et ce qu’ils laissaient derrière en joignant ce circuit. Tout comme les choses qu’ils ne pourraient plus recevoir dans le futur. Ils ont pris leur décision de signer leur contrat et prendre l’argent. »

L’absence de point attribué au classement mondial figure entre autres parmi les conséquences de leur décision alors que la ligue propulsée par l’argent du Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite cherche à court-circuiter les balises du sport.

Il faut rappeler que les golfeurs ayant rejoint cette ligue ne peuvent pas participer à la Coupe des Présidents. 

D’immenses nchâteaux 

Une promenade sur le parcours de Quail Hollow permet de constater la richesse du magnifique endroit. Sur la normale 5 du septième trou s’alignent d’impressionnantes propriétés. Le château près du vert accroche l’œil par sa beauté architecturale. C’est un richissime avocat, Stefan Latorre,— fondateur d’une grande firme du sud des États-Unis, qui en a fait l’achat en 2018 pour la somme de 5,3 millions $. Parmi ses voisins se trouve Rick Hendrick, propriétaire de l’écurie Hendrick Motorsport en NASCAR, dont la propriété est estimée à 6,5 M$.



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