Thomas Sénécal, nouveau directeur des sports de Canal+, passionné de sports mécaniques, a développé, depuis 2013, la couverture de la formule 1 et des Grands Prix MotoGP. Désormais aux commandes d’une rédaction d’une centaine de personnes, il dévoile, dans un entretien au Monde, ses pistes pour « mieux faire comprendre le sport de l’intérieur ».
Votre direction a sécurisé récemment les droits de diffusion de plusieurs disciplines sportives majeures. Etes-vous satisfait ?
C’est une chance incroyable. Grâce au travail de Maxime Saada [président du directoire de Canal+], le groupe dispose des droits de la Ligue des champions jusqu’en 2027, de la Premier League (2025), du Top 14 (2027), des Grands Prix de F1 et de moto (2029) pour ne citer qu’eux. Cela permet d’investir techniquement, de fidéliser et d’attirer des consultants. Ces droits sécurisés constituent aussi un message à nos abonnés : les plus belles compétitions sont chez nous, et pour longtemps.
Avez-vous des projets innovants en matière de diffusion ?
Récemment, nous avons tenté l’expérience d’un drone en direct sur Toulouse-Toulon en Top 14 et TFC-PSG en Ligue 1. J’ai beaucoup d’envies éditoriales autour de l’immersion. Essayer de mieux faire comprendre le sport de l’intérieur, faire ressentir une émotion dans un stade, sur un circuit. Lorsque l’action commence, l’abonné doit être au courant de tout. Il faut monter en puissance avant le coup d’envoi d’un match ou lors des minutes précédant le départ d’un Grand Prix.
Les responsables sportifs acceptent-ils facilement votre présence au cœur de l’action ?
Nous avons développé un dialogue très constructif avec les dirigeants du rugby français. Lors des pénalités, par exemple, nous sommes autorisés à placer une caméra derrière le tireur, tout en respectant évidemment une distance minimale. Lors des Grands Prix moto, les entretiens sont possibles avec les coureurs à quelques minutes du départ, et cela donne quelque chose d’unique à nos abonnés. Sur les compétitions de voile ou de rallye, nous avons des caméras embarquées.
Cette proximité est-elle plus difficile à accepter par les responsables du football ?
Les mentalités évoluent, et nous sommes partenaires du foot français depuis 38 ans ! Mais les enjeux sont énormes. Nous travaillons bien avec certains clubs, comme Lille par exemple, qui permet une immersion de nos équipes avant le match. Pour certains de nos magazines, des arbitres ont accepté la pose de micros, comme cela se fait désormais régulièrement avec le rugby. Mais la pose de micros sur les arbitres de foot pendant les rencontres n’est pas encore réglée.
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