Un mémorandum d’entente sur un projet de gazoduc reliant le Nigeria au Maroc, et qui doit aussi approvisionner l’Afrique de l’Ouest et l’Europe, a été signé jeudi 15 septembre à Rabat, a-t-on appris de source officielle.
Le mémorandum sur le projet de gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP) a été paraphé par les dirigeants de la National Nigerian Petroleum Company Limited (NNPC), de l’Office marocain des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et par un haut responsable de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) chargé de l’énergie, selon un communiqué conjoint. Le texte signé « confirme l’engagement de la Cedeao et l’ensemble des pays traversés à contribuer à la faisabilité de cet important projet », selon le communiqué.
Le projet, pour la réalisation duquel aucun calendrier n’a été établi, s’inscrit dans un contexte géopolitique marqué par une forte demande internationale de gaz et pétrole et une flambée des prix après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Plusieurs pays, notamment européens, cherchent à réduire leur dépendance des livraisons russes.
Long de 6 000 kilomètres, le projet Nigeria-Maroc traversera treize pays africains le long de la côte Atlantique et alimentera les Etats enclavés du Niger, du Burkina Faso et du Mali, selon le communiqué. Il doit permettre l’acheminement de plus de 5 000 milliards de m3 de gaz naturel jusqu’au Maroc. De là, il sera connecté directement au gazoduc Maghreb-Europe (GME) et au réseau gazier européen.
Un mégaprojet concurrent de gazoduc transsaharien
La signature du mémorandum sur le NMGP, annoncé fin 2016, survient sur fond de rivalité régionale exacerbée entre le Maroc et l’Algérie, premier exportateur africain de gaz naturel et le 7e mondial.
La crise entre les deux poids lourds du Maghreb a culminé avec la rupture de leurs relations diplomatiques en août 2021 à l’initiative d’Alger. A la suite de cette rupture, l’Algérie a privé Rabat de son gaz en fermant en octobre le gazoduc Maghreb-Europe acheminant du gaz algérien à l’Espagne et transitant par le Maroc. Depuis, Rabat cherche à diversifier les pistes pour couvrir ses besoins.
Fin juillet, les ministres de l’énergie algérien, nigérian et nigérien ont signé de leur côté un mémorandum d’entente pour matérialiser un mégaprojet concurrent de gazoduc transsaharien (TSGP), long de plus de 4 000 kilomètres, afin d’acheminer du gaz nigérian vers l’Europe en passant par le Niger et l’Algérie. Aucune date n’a été donnée sur l’achèvement du transsaharien.
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