Leur entraîneur l’appelait de ses vœux. « On n’a pas encore fait notre match référence dans le tournoi. Il faut se dépêcher parce qu’il n’en reste plus que deux ! », insistait Vincent Collet la veille des demi-finales de l’Euro. Son équipe de France masculine de basket l’a entendu. Vendredi 16 septembre, les Bleus ont pris le meilleur sur la Pologne au terme d’une rencontre maîtrisée de bout en bout (95-54), se hissant en finale de la compétition continentale. Dimanche, les partenaires d’Evan Fournier y affronteront l’Espagne. Et le capitaine français l’affirme : « On le dit depuis le début, on n’est pas venus ici pour une médaille d’argent ! »
Face à la Cendrillon de la compétition, fermement décidée à prolonger son conte de fées après sa victoire contre les tenants du trophée slovènes au tour précédent, les Français se savaient attendus. « Il faut jouer la Pologne comme une demi-finale du championnat d’Europe », avertissait le sélectionneur tricolore. Pas question de prendre de haut un adversaire manquant certes de références au plus haut niveau – aucun joueur de NBA ni d’Euroligue – mais qui n’a pas volé sa place dans le dernier carré du tournoi. « On est arrivés dans le match en respectant vraiment notre adversaire, expose l’ailier-fort Guerschon Yabusele. On a joué notre basket : on a été très agressifs en défense, et on a très bien partagé la balle. »
Pour les Bleus, l’équation ressemblait beaucoup, sur le papier, au match précédent. Un adversaire survolté par une victoire contre l’un des favoris. Après l’Italie, tombeuse de la Serbie, la Pologne, pourfendeuse des champions sortants slovènes, se retrouvait sur leur route. Mais la rencontre, elle, a été radicalement différente.
« On leur a sauté à la gorge »
Dès la première minute de jeu, les partenaires d’Evan Fournier ont défendu le fer. Et, après avoir inscrit le premier panier du match, les Polonais ont peiné à tenir le rythme imposé par les Bleus. « On n’a pas tant d’expérience que ça de ce genre de situations », prévenait l’ailier-fort polonais Aaron Cel avant la rencontre. Conscients que leur adversaire était novice à ce niveau mais capable de prendre feu, les Bleus ont d’emblée voulu le mettre sous l’éteignoir. « On leur a sauté à la gorge, on a été très agressifs. On ne voulait pas les laisser prendre confiance, et [on voulait] les écraser. Et c’est exactement ce qu’on a fait », expose Evan Fournier.
Une stratégie mûrie après la surprise polonaise en quarts de finale. « On avait vu leur match de mercredi, où les Polonais avaient marqué 58 points en première [période] », révèle Vincent Collet. Le staff tricolore avait également noté que, dans le troisième quart-temps, la pression défensive des Slovènes avait inversé la tendance du match. « Notre idée était de ne pas leur laisser d’occasion dès la première mi-temps ; et, dès la première minute, de leur faire subir une pression infernale », poursuit le technicien normand, « très satisfait » de ses ouailles.
Il vous reste 52.54% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.