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La succession de Marine Le Pen, nouvelle étape dans la normalisation du Rassemblement national

La succession de Marine Le Pen, nouvelle étape dans la normalisation du Rassemblement national


Marine Le Pen, entourée de Jordan Bardella et Louis Aliot, lors d’un congrès du RN à Perpignan, le 4 juillet 2021.

Marine Le Pen avait demandé : pas de vague. L’élection de son successeur à la présidence du Rassemblement national (RN), lors du prochain congrès du mouvement, le 5 novembre, doit renforcer le vernis de respectabilité du parti, comme le comportement de ses 89 députés au Palais-Bourbon. Les deux candidats, Jordan Bardella et Louis Aliot, « sont extrêmement conscients que l’unité de notre mouvement est un élément essentiel de notre victoire future », a assuré la cheffe de file du parti à Ouest France, dans un entretien paru vendredi 16 septembre. Suit cette consigne : « Nous n’avons pas le droit de tomber dans des divisions stériles. »

Le mot d’ordre devrait être suivi, les 17 et 18 septembre, lors du rassemblement des députés du RN au Cap d’Agde (Hérault). Notamment durant les discours des deux hommes, en prélude à celui de la cheffe, dimanche après-midi. « Marine a demandé aux candidats de ne pas abîmer le mouvement, confirme Edwige Diaz, députée de Gironde et future vice-présidente du parti en cas de victoire du favori, Jordan Bardella. On ne va pas se crêper le chignon : dans deux mois, on siégera à nouveau tous ensemble au bureau exécutif. » Louis Aliot arbore lui-même le calme des vieilles troupes – « 53 ans seulement », tient-il à rappeler : « La période est à la sagesse. Face à des partis qui se délitent, on doit représenter un pôle de stabilité. Si l’on mène cette élection dans une relative bienveillance, on en sortira renforcés. »

Le maire de Perpignan, plus discret médiatiquement que le président par intérim, sans le contrôle de l’appareil ni le soutien de la majorité des cadres, dit ne pas se présenter en victime expiatoire. Il affirme s’être vu reprocher sa candidature par certains. Elle tombe tout de même à pic. M. Aliot a obtenu de justesse les parrainages suffisants pour se présenter mais, s’il en avait manqué, « on l’aurait aidé », glisse généreusement Edwige Diaz : « S’il n’y avait eu qu’un seul candidat, vous [les journalistes] auriez eu bien des idées d’articles. »

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Une seule ligne, celle de Marine

Donner l’image d’un parti mature et capable, comme les autres, d’organiser sans trouble la succession de la cheffe : tel est l’enjeu majeur du scrutin interne du 5 novembre pour le RN. Presque le seul, d’ailleurs. L’élu aura davantage le rôle d’un secrétaire général, dans un parti dont le centre de gravité s’est déplacé du siège de la porte de Saint-Cloud à l’Assemblée nationale. Surtout, contrairement aux autres partis, dont les congrès sont des moments de clarification stratégique et idéologique, celui du RN ne pourra que confirmer la seule ligne existante : celle tracée par Marine Le Pen.

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