Louis Kotra Uregei, figure emblématique et radicale de la lutte indépendantiste en Nouvelle-Calédonie, est mort dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 octobre à l’âge de 71 ans, a annoncé l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (USTKE) dans un communiqué.
Surnommé LKU ou « Loulou », ce représentant du militantisme calédonien s’est éteint à la suite d’une longue maladie. Originaire de la petite île de Tiga, dans l’archipel Loyauté, Louis Kotra Uregei avait fondé, en 1981, l’USTKE, tout premier syndicat indépendantiste. Trois ans plus tard, l’USTKE participait à la création du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS).
En 1988, au lendemain de la prise d’otages d’Ouvéa, qui a fait 21 morts, Louis Kotra Uregei avait fait partie de la délégation indépendantiste envoyée à Paris pour négocier avec l’Etat français et a signé, à ce titre, les accords de Matignon-Oudinot.
« Un militant engagé » et « un homme de conviction »
Tandis que l’USTKE devient la deuxième force syndicale de Nouvelle-Calédonie, Louis Kotra Uregei, connu pour son franc-parler et ses méthodes radicales, s’éloigne peu à peu du FLNKS et se rapproche des milieux altermondialistes. Il fonde, en 2007, le Parti travailliste, en présence de José Bové, dont il sera le représentant au congrès, de 2009 à 2019.
Le parti indépendantiste et membre du FLNKS Union calédonienne a rendu hommage vendredi à « un dirigeant indépendantiste, qui ne mâchait pas ses mots (…) et qui savait rappeler à la génération de leaders d’aujourd’hui où et comment il avait fallu se battre pour se faire entendre sur la scène nationale et internationale ».
Le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Patrice Faure, a salué pour sa part la mémoire « d’un militant engagé et d’un homme de conviction ».