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Le marché à deux vitesses de l’immobilier de bureau se confirme

Le marché à deux vitesses de l’immobilier de bureau se confirme



Le terrain de 9 hectares en bord de Seine, en contrebas de la gare RER Nanterre-Université, dans les Hauts-de-Seine, a pendant plus d’un siècle hébergé la Papeterie de la Seine. Le patron du Petit Parisien − 2 millions d’exemplaires, à la fin de la première guerre mondiale − avait voulu sa propre usine. Jusqu’à 1 500 ouvriers se sont pressés là, avant que l’usine ferme définitivement, en 2011. Depuis, on y a planté des arbres et fait acheminer des milliers de poteaux, poutres, solives, pour y construire le plus grand campus en bois d’Europe.

La canopée n’est pas encore aussi touffue que sur les images d’architecte ; le parc ressemblant plus encore, fin février, à une gigantesque cour de matériaux. Mais les salariés y seront bien, assurent les spécialistes. L’odeur de l’épicéa quand on allume son écran, les grands paliers propices à la rencontre sur les escaliers extérieurs, les huit restaurants, la salle d’escalade, font de l’Arboretum, c’est le nom de l’opération, un lieu unique. Quant aux dirigeants, ils pourront présenter des performances environnementales inégalées : une empreinte carbone réduite de 47 %, et une consommation d’énergie de 61 kilowattheures par mètre carré (kWh/m2), contre 200 kWh/m2, en moyenne, dans une tour.

L’opération à 700 millions d’euros, lancée sans occupants programmés par WO2 est belle. Il manque juste les preneurs. Car, depuis que les salariés de TotalEnergie ont préféré à cet univers horizontal une double tour de verre et d’acier sur la dalle de la Défense, les 125 000 mètres carrés de bureaux promis pour la fin de l’année n’ont toujours pas de locataire. Les prétendants jaugent les 650 mètres de distance de la gare, notent le nombre d’arceaux à vélos, de places de parking, mais aucun n’a mené la négociation à terme. Les analystes restent confiants. Le bien est rare, le bois séduit, ce sera un choix militant.

Un « retard à l’allumage »

C’est avec ce même flegme que ces spécialistes commentent la dernière livraison des indicateurs ImmoStat, publiée vendredi 7 avril, l’organisme qui regroupe les quatre principaux conseils en immobilier d’entreprise et donne, chaque trimestre, la météo du marché francilien. À première vue, les chiffres ne sont pas bons : une baisse de 39 % de la demande placée par rapport au premier trimestre 2022, c’est-à-dire le nombre de mètres carrés pris à bail ou vendus à utilisateur. À l’exception de 2020 pendant le premier confinement, ce chiffre n’avait plus été aussi faible depuis 2002.

Et, pour la France, on enregistre une baisse de 35 % du montant global des investissements (3,3 milliards d’euros). La croissance faible, l’environnement géopolitique, le climat social ont érodé la confiance et allongé les délais de négociations, décrypte Alexandre Fontaine, le directeur exécutif des bureaux Ile-de-France, chez CBRE, l’une des quatre sociétés composant ImmoStat. « Mais il ne faudrait pas faire de cette baisse au premier trimestre une tendance de fond », assure-t-il.

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