Les qualificatifs varient, mais dans le fond, tous partagent le même constat. Au fil des discussions, l’un évoque « un désenchantement », d’autres parlent « d’amertume », tandis qu’un dernier croit percevoir « une forme de nostalgie ». Un an après le lancement à Abidjan du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), certains cadres du nouvel instrument politique de Laurent Gbagbo témoignent aujourd’hui – sous couvert d’anonymat – de la difficulté à trouver leur place, que ce soit dans le parti ou auprès de l’ancien président.
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Cette déconvenue semble à la hauteur des années passées à œuvrer au retour de leur leader charismatique, tribun hors pair qui arpentait avec énergie les villes et villages de Côte d’Ivoire, homme politique chaleureux et tactile dont chaque déplacement provoquait l’émeute. « Il est le seul chef de l’État à avoir visité toutes les régions du pays », rappelle un intime, qui poursuit : « Aujourd’hui, il n’en est plus question. » En somme : « Le temps a fait son œuvre. Certains l’ont intégré, d’autres non. »