Le secrétaire d’État chargé de la mer, Hervé Berville, s’est rendu à Bruxelles le dimanche 2 avril pour discuter de l’autorisation de chalutage dans les aires marines protégées. Depuis début mars, Berville s’est opposé avec force au plan d’action « pour une pêche durable et résiliente » de la Commission européenne, accusant ce document de condamner la pêche artisanale française. Le plan vise à protéger juridiquement et efficacement 30 % des mers de l’UE en supprimant progressivement, d’ici à 2030, les engins de fond mobiles dans toutes les aires protégées, tels que les chaluts, les dragues, les palangres ou les casiers.
Lors de sa visite à Bruxelles, Hervé Berville s’est réjoui d’avoir « obtenu la confirmation qu’une interdiction des engins mobiles de fond dans les aires marines protégées ne serait pas imposée aux États membres ». Le comité national des pêches a annoncé lundi avoir mis fin à son mouvement de protestation entamé il y a une dizaine de jours en raison de cette confirmation.
Cependant, des associations de protection de la nature et des scientifiques ont critiqué l’attitude et les propos de Hervé Berville. L’association Bloom a dénoncé la publication d’un « communiqué triomphant pour se faire passer pour le héros des pêcheurs », alors qu’aucune menace imminente ne pesait sur le secteur. Didier Gascuel, directeur du pôle halieutique de l’Institut Agro de Rennes, déplore également l’approche de Berville, affirmant qu’il a « chauffé les troupes en faisant peur et en disant que l’Europe voulait la mort de la pêche ».
La décision de maintenir le chalutage de fond dans les aires marines protégées est une source de controverse, car certaines méthodes de pêche peuvent être très destructrices pour l’environnement marin. Les partisans de l’interdiction de ces méthodes accusent les opposants de ne pas prendre en compte le risque d’extinction des espèces marines et de la dégradation de l’habitat marin.
Cette controverse soulève des questions plus larges sur la gestion de la biodiversité et de l’environnement marin de l’Union européenne. Alors que de nombreux scientifiques appellent à des politiques ambitieuses pour protéger les océans, les acteurs de l’industrie de la pêche craignent les effets économiques d’une telle protection. Les décisions à venir sur la question du chalutage de fond dans les aires marines protégées auront des répercussions importantes sur les écosystèmes marins, les communautés de pêcheurs et les consommateurs de produits de la mer.