Comment va la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) ? Bien, très bien même, à entendre ses responsables. Mardi 27 septembre, l’alliance de la gauche a voulu faire passer le message d’un front uni et combatif, hermétique aux affaires concernant le député La France insoumise (LFI) du Nord, Adrien Quatennens et l’ex-secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou. Le jour même, ses quelque 151 députés s’étaient réunis pour un « premier séminaire intergroupe », une demi-journée de travail destinée « à nouer des liens les uns avec les autres », comme l’a précisé Mathilde Panot.
Debout, salle des Quatre-Colonnes à l’Assemblée nationale, la présidente du groupe LFI était entourée de Clémentine Autain, autre figure des « insoumis », et de ses principaux partenaires, parmi lesquels le chef de file des députés socialistes, Boris Vallaud, qui a salué « un séminaire studieux et constructif ». Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, et le député communiste de Seine-Maritime Sébastien Jumel étaient également présents, tandis que Cyrielle Chatelain, qui partageait jusqu’à lundi la présidence du groupe EELV avec Julien Bayou, était seule à représenter les écologistes.
Devant une nuée de journalistes, les députés d’opposition ont dégainé ce qui ressemble à un plan de bataille. La semaine du 3 octobre, ils proposeront deux contre-budgets : le premier au projet de loi de finances du gouvernement, avec notamment une proposition de taxe sur les superprofits, et le second au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). « Nos concitoyens ont des débuts de mois qui ressemblent à des fins de mois », a justifié Sébastien Jumel. Autres combats à mener, ceux de l’assurance-chômage et de la réforme des retraites, que l’exécutif n’exclut pas de faire passer par voie d’amendement au PLFSS.
Une hypothèse « insupportable », selon Mathilde Panot. Et de résumer l’état d’esprit des 151 députés de l’alliance : « Grâce à la Nupes, on a encore une gauche de rupture », a-t-elle asséné. Cette détermination tranche avec le cataclysme qui secoue LFI et EELV depuis dix jours. Le dernier épisode en date est encore tout frais. Moins de vingt-quatre heures plus tôt, Julien Bayou déclarait la guerre à l’une des principales figures de son parti, la députée de Paris Sandrine Rousseau, l’accusant d’instrumentaliser le « juste combat contre les violences sexuelles et sexistes à des fins politiques ».
« Des valeurs à faire valoir »
Salle des Quatre-Colonnes, pas question d’aborder les déchirements d’EELV, ou l’éventuel remplacement à la tête de LFI d’Adrien Quatennens, toujours député mais disparu de la scène. Sébastien Jumel a balayé ces sujets, qui n’intéresseraient, selon lui, que les journalistes : « Il faut être utile aux habitants. Cela implique que l’on ne passe pas notre vie à commenter l’actualité. » A son tour, sa collègue Mathilde Panot a assuré que les cas des deux députés n’avaient pas été évoqués lors du séminaire. « Oui nous discutons, travaillons [sur les violences sexistes et sexuelles], mais nous n’avons pas parlé de cas nominatifs », a-t-elle promis.
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