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la bombe à retardement de l’inflation en Afrique de l’Ouest

la bombe à retardement de l’inflation en Afrique de l’Ouest


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Sur un marché de Lagos, au Nigeria, le 13 mai 2022.

Les rebondissements diplomatiques des derniers jours peuvent-ils éviter à l’Afrique le scénario du pire ? L’Union africaine (UA) s’est « félicitée », samedi 23 juillet, de l’accord signé la veille entre la Russie et l’Ukraine pour débloquer les exportations de céréales bloquées depuis le début de la guerre – un « développement bienvenu » pour le continent face au risque accru de famine.

La moindre bouffée d’oxygène est scrutée avec anxiété, alors que les pays africains sont menacés par « la pire crise alimentaire et nutritionnelle depuis dix ans », selon le Programme alimentaire mondial (PAM). L’urgence se ressent particulièrement en Afrique de l’Ouest, où les courbes de l’inflation s’affolent : + 30 % en juin au Ghana, + 22,4 % en Sierra Leone, + 18,6 % au Nigeria, + 15,3 % au Burkina Faso« La situation est en train de devenir incontrôlable », prévient Chris Nikoi, directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Ainsi au Sahel, 7,7 millions d’enfants de moins de 5 ans risquent de souffrir de malnutrition sévère.

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L’Afrique de l’Ouest n’est pourtant pas si dépendante des céréales russes et ukrainiennes. « Quelques pays comme le Bénin, le Cap-Vert, la Gambie, le Sénégal et le Togo importent plus de la moitié de leur blé d’Ukraine et de Russie. Mais cela reste marginal à l’échelle de la sous-région. Les Etats de la Cedeao [Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest] consomment surtout des céréales locales comme le maïs, le sorgho, le mil et les tubercules », explique Alain Sy Traoré, chargé de l’agriculture et du développement rural à la Cedeao.

Mais le conflit russo-ukrainien a provoqué une flambée des prix du carburant, qui s’est répercutée sur ceux des produits alimentaires. Les productions agricoles locales se paient ainsi au prix fort depuis le début de la guerre. Le manioc, base de l’alimentation dans plusieurs pays de la Cedeao, est de 30 à 80 % plus cher, selon les pays, que la moyenne des cinq dernières années. Le prix de la patate douce, tubercule également prisé, a augmenté de 60 à 80 % en juin, l’igname de 30 à 60 %.

Des mesures contre-productives

Ces hausses vertigineuses sont aussi liées aux interdictions d’exportations décrétées par plusieurs pays producteurs, comme le Bénin avec les huiles végétales raffinées ou la Côte d’Ivoire avec le manioc, l’igname, la banane et le riz. Des mesures prises pour enrayer la flambée des prix mais qui, ironie du sort, renforcent la cherté des produits dans les Etats importateurs. Début juillet, la Cédéao a appelé les ministres de l’agriculture de la région à lever ces obstacles au commerce, contraires au principe de libre circulation régissant l’organisation régionale et susceptibles d’accentuer la crise alimentaire.

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