Les assises du travail ont été organisées dans le but de réfléchir à de nouveaux rapports au travail, à son avenir et à son sens. Cet événement était une déclinaison du Conseil national de la refondation lancé par Emmanuel Macron en septembre 2022. Les organisations de salariés, en particulier la CFDT, ont souhaité prendre part à ces assises en vue de discuter de la réforme des retraites.
Le rapport des assises a été remis le 24 avril dernier au ministre du travail, Olivier Dussopt. Ce rapport conclut cinq mois de travaux réalisés dans un contexte social éruptif et propose dix-sept propositions pour « reconsidérer le travail ».
Bien que ces préconisations ne soient pas engagantes pour le gouvernement, plusieurs pistes pourraient nourrir l’agenda social de l’exécutif dans les prochains mois. Les recommandations des assises sont considérées comme « une première pierre pour alimenter le futur pacte de la vie au travail », a affirmé Olivier Dussopt lors de la remise du rapport. Ce pacte, présenté par Emmanuel Macron lors de son allocution du 17 avril, doit notamment reprendre les dispositions de la réforme des retraites censurées par le Conseil constitutionnel, telles que celles concernant l’emploi des seniors.
Le chef de l’État a réaffirmé, dans un entretien au Parisien publié lundi, que les partenaires sociaux ont « jusqu’à la fin de l’année pour négocier » sur ce sujet. En cas d’échec des négociations, « on reprendrait à tout le moins ce qui était prévu » dans la réforme des retraites, a-t-il précisé.
Les recommandations des assises se concentrent sur quatre axes considérés comme « les priorités ». Le premier axe vise « un changement de mentalité qui ne nécessite pas forcément le recours à la loi » selon Sophie Thiéry, présidente de la commission travail et emploi du Conseil économique, social et environnemental (CESE), et l’un des deux garants des assises. Le rapport propose une profonde transformation du rapport entre employeurs et travailleurs, passant d’une culture du contrôle à une culture de la confiance a priori. Pour gagner cette « bataille de la confiance », le rapport recommande une « révolution des pratiques managériales ». Les travailleurs ont besoin d’écoute et de respect, a précisé Jean-Dominique Senard, président du groupe Renault, et l’autre garant des assises. Il propose un management « de proximité » qui irait de pair avec un dialogue social lui aussi « de proximité ».
En somme, les assises du travail ont permis de mettre en exergue les axes de travail prioritaires pour réinsérer du sens au travail, car les travailleurs ont besoin d’écoute et de respect et que les patrons doivent adopter une culture de confiance. Les préconisations des assises ne sont pas contraignantes pour le gouvernement, mais elles ont ouvert des perspectives pour son agenda social. Pour l’heure, les partenaires sociaux ont jusqu’à la fin de l’année pour négocier et proposer des actions concrètes.
